Les internautes de «20 Minutes» face à la galère à la pompe à essence

Pénurie L’essence manque dans les cuves des distributeurs et les queues pour s’approvisionner en carburant s’allongent devant les stations-service…

J.S
Une station essence en rupture de gazole, le 2& mai 2016
Une station essence en rupture de gazole, le 2& mai 2016 — MATHIEU PATTIER/SIPA

« Je suis né un volant entre les mains et un accélérateur collé au pied, je suis l’aigle de la route ! ». Si Mad Max avait été français, il aurait pu ajouter après cette déclaration pleine de testostérone « Mais je suis cloué à la maison car je n’ai plus d’essence dans la 308 Style ». Car si les embrouilles de Mel Gibson avec des gangs de punks assoiffés de pétrole ne sont que la version hollywoodienne fantasmée de la pénurie de carburant, la situation se tend tout de même aux abords des stations de l’Hexagone. Deux hommes ont agressé un pompiste avec une batte de baseball ce lundi à Brest après qu’un véhicule prioritaire est venu se servir. Les internautes de 20 Minutes racontent leur galère à la pompe (agression à la batte non comprise).


Les stations vides

Le blocage des stations ne dure que depuis quelques jours et l’ambiance est déjà électrique entre les automobilistes. Alexandra qui travaille pour un grand groupe pétrolier confirme que tout ne se déroule pas au mieux depuis que les difficultés d’approvisionnement se font sentir: « On a beau bloquer les pistolets de gasoil car les cuves sont vides, les gens essaient quand même de se servir », raconte-t-elle. Car oui l’automobiliste est méfiant voire carrément parano. Il soupçonne l’employée de la station d’avoir fait fermer l’accès à la pompe pour « en garder » pour elle.


Une erreur de jugement, car - comme nous le confirme Valentine qui est employée d’une grande surface - « on est prévenu par nos supérieurs dès qu’un camion de ravitaillement arrive et donc on est servi en priorité. » Si on vous dit que les cuves sont vides, c’est donc qu’elles le sont. 

Et quand il reste un peu du précieux liquide en réserve, ce sont les incivilités qui viennent un peu plus pourrir l’ambiance déjà morose. Alors que les pompistes demandent aux clients de bien vouloir être raisonnables et de pas faire le plein de leur véhicule, des internautes racontent que tous ne jouent pas le jeu de la restriction. Valène raconte avoir vu un homme en 4x4 qui avait « bloqué toutes les pompes pour remplir des jerricanes ». Même son de cloche chez Alexandra qui a constaté que certains conducteurs ne respectaient pas les consignes : « Un retraité a mis 50 euros dans son véhicule alors que la limite était de 30 euros ».

Les frontaliers mieux lôtis

Certains internautes comme Patrick ont choisi de faire « 100 kilomètres » de route pour se ravitailler… en Belgique. Nathalie a préféré, elle, envoyer son « homme faire des réserves avec des jerricanes » de l’autre côté de la frontière malgré l’interdiction faite par le préfet du Nord « de vendre, d’acheter, de distribuer ou encore de transporter du carburant dans tout récipient transportable (jerricans, bidons, etc) ». Un arrêté qui ne lui fait pas peur: « la police a d’autres chats à fouetter en ce moment que de fouiller des coffres », estime-t-elle.

Mais tous n’ont pas la chance d’habiter près d’une frontière. Rachel qui « travaille dans l’assistance auto » a des « clients en panne au bord de la route, sans solution ». Jusqu’à la fin des blocages.