VIDEO. Crash du vol Egyptair: Ces éléments qui laissent penser que l'avion a été la cible d'un attentat

SECURITE AERIENNE L'équipage n'a délivré aucun message de détresse avant que l'appareil ne quitte les radars...

Vincent Vanthighem
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Le comptoir de la compagnie EgyptAir à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle au matin du 19 mai 2016.
Le comptoir de la compagnie EgyptAir à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle au matin du 19 mai 2016. — Raphael Satter/AP/SIPA

Il y a bien sûr la possibilité d’un « accident ». Ou « une autre hypothèse que chacun a à l’esprit… » François Hollande ne privilégie pour le moment aucune piste pour expliquer le crash, dans la nuit de mercredi à jeudi, du vol MS804 d’Egyptair reliant Paris au Caire. Mais sa périphrase n’est pas très mystérieuse : l’avion qui transportait 66 personnes a pu être la cible d’un attentat terroriste.

L’équipage de l’Airbus A320 de la compagnie égyptienne n’a délivré aucun message de détresse avant de disparaître des radars au beau milieu de la nuit. Ce qui laisse supposer un incident brutal et extrêmement soudain alors qu’il se trouvait à 37.000 pieds d’altitude (environ 11.200 mètres).

« Un problème technique d’habitude, un incendie, un problème de panne moteur ne produit pas l’accident instantanément et l’équipage a le temps de réagir, a expliqué Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d’enquêtes et d’analyses, sur Europe 1. Là, l’équipage n’a rien dit, n’a pas réagi, donc (…) on peut penser effectivement à un attentat. »


La thèse d’un missile « sol air » peu probable

L’avion a-t-il pu être abattu par un missile « sol air » comme l’a été, en 2014 au-dessus de l’Ukraine, le vol MH17 de la Malaysia Airlines ? Bertrand Vilmer n’y croit pas. « Cela nécessite un système complexe avec une unité de stockage, une unité d’acquisition de la cible et une unité de tir, explique ce pilote et expert en aéronautique. Vu la position de l’appareil, il aurait fallu mettre le dispositif sur un bateau. Cela me semble compliqué. »

Infographie AFP du trajet de l'avion EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée le 19 mai
Infographie AFP du trajet de l'avion EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée le 19 mai - Adrian LEUNG / AFP

Reste la piste d’une bombe posée à l’intérieur de l’appareil. Avant de disparaître des radars grecs, le vol MS804 avait effectué, rien que dans la journée de mercredi, quatre autres liaisons entre Asmara (Erythrée), Le Caire (Egypte), Carthage (Tunisie) et bien sûr Paris. « Sur ce genre de ‘’stops courts’’, il n’y a pas de fouille de sécurité de l’appareil, indique Hubert Arnould, consultant en sécurité de l’aviation. L’appareil reste alors au contact de l’aérogare avant d’être rechargé pour repartir. »

Liste des dernières liaisons effectuées par l'Airbus A320 d'Egyptair
Liste des dernières liaisons effectuées par l'Airbus A320 d'Egyptair - PLANEFINDER

Les premiers débris ont été repérés

L’avion a-t-il fait l’objet d’une visite criminelle alors qu’il était au sol ? « Les conditions de sécurité à l’aéroport de Roissy sont très strictes sur ce point, poursuit Bertrand Vilmer. Mais dans les autres aéroports comme celui d’Asmara ou du Caire ? »

Selon Le Figaro, une série de vérifications de sécurité a été lancée à l’aéroport de Roissy après l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris. « Si cela se trouve, on va apprendre qu’un moteur a explosé et a troué la carlingue entraînant la dépressurisation de l’appareil », poursuit Hubert Arnould. Seuls les boîtes noires et les débris de l’appareil permettront d’en avoir le cœur net. L’armée grecque a indiqué, ce jeudi après-midi, qu’elle avait repéré les premiers éléments flottant à la surface. Il ne reste plus qu’à les retrouver et à les faire parler.