Attentat de novembre: Pisté et localisé avant les attaques... Le récit des ratés dans la traque d'Abaaoud

ENQUETE Les renseignements de plusieurs pays étaient sur la trace du terroriste bien avant les attentats…

H. B.
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Photo d'Abdelhamid Abaaoud, en Syrie.
Photo d'Abdelhamid Abaaoud, en Syrie. — SIPA

Six mois jour pour jour après les attentats du 13 novembre, l’enquête se poursuit pour tenter de comprendre comment les terroristes ont pu perpétrer une telle attaque. Déjà pointés du doigt, les services secrets français sont aujourd’hui soupçonnés d’avoir été inefficaces dans leur lutte contre le terrorisme. Abdelhamid Abaaoud, présenté comme le cerveau des attentats de novembre, était déjà dans le viseur des services de renseignements de plusieurs pays occidentaux, bien avant les attentats, révèle Le Parisien. Même la CIA américaine et le Mossad israélien étaient sur la piste du djihadiste. Ce qui n’a toutefois pas empêché le Belgo-Marocain de revenir en France sans être inquiété…

Les frappes française ciblaient Abaaoud en Syrie

Dès l’été 2015, le renseignement français est alerté sur les intentions d’Abaaoud, localisé en Syrie. Le terroriste est pisté jusqu’à sa nouvelle résidence de Deir ez-Zor, dans l’est du pays.

François Hollande décide alors de modifier la stratégie militaire française. En septembre, l’armée de l’air bombarde son repaire de Deir ez-Zor, en Syrie au nom de la « légitime défense ». Le 27 septembre, les avions français visent le camp d’entraînement d’Abaaoud à Deir ez-Zor et à Raqqa. « Nous n’avons cependant jamais disposé de ses coordonnées GPS précises, seule condition pour le cibler lui », précise une source gouvernementale au Parisien.

Un retour en France incognito

Abaaoud échappe à toutes les frappes et parvient à quitter la Syrie. Il est identifié sur l’île de Leros en Grèce et parvient à pénétrer dans l’Espace Schengen, malgré moult péripéties. Les services secrets n’ont jamais su comment il avait pu ensuite rejoindre la France. « Personne ne l’a vu sortir de Syrie ni entrer en Europe. Nous, pas plus que nos partenaires », a reconnu une source au sein du ministère de la Défense. « Jamais les informations collectées auprès de sources humaines ou par des moyens techniques n’ont fait état d’un retour d’Abaaoud », indique les milieux du contre-terrorisme européen, cités par Le Parisien.

La suite, on la connaît. Les attentats de Paris ont fait 130 morts et plus de 400 blessés.