Arrestation à Molenbeek: L'arrestation de Salah Abdeslam est une «avancée très forte» pour l'enquête
LIVE Revivez tous les événements au lendemain de l'arrestation, à Molenbeek (Belgique), de Salah Abdeslam...
Plus de quatre mois de cavale qui s'est terminée là où tout avait commencé. Salah Abdeslam a été arrêté, vendredi à Molenbeek (Belgique), à quelques mètres du logement de ses parents. Impliqué dans les attentats du 13 novembre, il pourrait livrer de précieuses informations aux enquêteurs. 20 Minutes vous fait vivre les événements de ce samedi en direct.
L'essentiel :
Le ministre de l'Intérieur a annoncé, ce samedi sur TF1, que des «forces complémentaires» ont été déployées pour «optimiser» les contrôles aux frontières, en soulignant que le niveau de menace demeurait «extrêmement élevé».
Bernard Cazeneuve a détaillé que «près de 5.000 policiers» ont été mobilisés depuis le rétablissement des contrôles le 13 novembre, ce qui signifie que «six millions de personnes ont été contrôlées», et «10.000 personnes empêchées d'entrer» sur le territoire.
L'arrestation de Salah Abdeslam est une «avancée très forte» pour l'enquête sur les attentats du 13 novembre menée par six magistrats instructeurs, a indiqué samedi le procureur de Paris François Molins.
«Les investigations se poursuivent sans relâche, en France et en Belgique», pour cerner «tous les acteurs» de ces attaques.
L’arrestation d’Abdeslam est une « avancée très forte » pour l’enquête en cours à Paris, a jugé le procureur. « La remise à la France de Salah Abdeslam peut prendre de quelques jours à trois mois », a-t-il ajouté.
Salah Abdeslama affirmé aux enquêteurs belges qu'il «voulait se faire exploser au stade de France» le soir des attentats, avant de faire «machine arrière», a déclaré samedi le procureur de Paris François Molins.
«Ces premières déclarations, qu'il faut prendre avec précaution, laissent en suspens toute une série d'interrogations sur lesquelles Salah Abdeslam devra s'expliquer», a-t-il ajouté.
«A 16h15, il s'est vu notifier son mandat d'arrêt européen par un magistrat du parquet fédéral belge. Il est détenu en vertu du mandat de dépot décerné par la justice belge et en vertu du mandat d'arrêt européen français», a précisé le procureur.
«Cette interpellation est bien sûr un immense soulagement pour tous», a estimé samedi François Molins, procureur de Paris, lors d'une conférence de presse.
Le média belge publie sur son site des photos prises par un riverain à Molenbeek.
Un nouveau mandat d’arrêt européen a été émis à son encontre par les autorités judiciaires françaises, indique le ministre de la Justice dans un communiqué. Il vise à compléter celui qui avait été émis en novembre 2015 après les attentats de Paris, afin de couvrir l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.
L’émission de ce mandat d’arrêt européen relève de la responsabilité et de la compétence du parquet de Paris. Cette procédure remplace, entre les Etats membres de l’Union européenne, la procédure d’extradition. Cette procédure est plus simple et plus efficace que l’extradition, puisqu’elle impose des délais brefs de traitement : la décision définitive sur la remise de Salah Abdeslam doit ainsi intervenir dans un délai de 60 jours à compter de son arrestation, ou 90 jours s’il devait exercer un recours devant une juridiction suprême. Le parquet fédéral belge a annoncé qu’il allait notifier ce mandat à Salah Abdeslam dans la journée.
>> Lisez ici le reportage de notre envoyée spéciale à Bruxelles.
Après avoir été entendu par le juge d’instruction, le terroriste présumé est en train d’être transféré vers la prison de Bruges, où il sera placé en détention. Blessé à la jambe au cours de l’opération policière qui a permis son interpellation, il est véhiculé dans un fourgon sanitaire.
La chambre du conseil décidera de la prolongation du mandat d’arrêt belge du terroriste présumé. Concernant son mandat européen, qui permettrait son transfert en France, le Salah Abdeslam devra à nouveau comparaître devant la chambre du conseil dans deux semaines.
« Un mandat d’arrêt européen a été décerné et nous avons refusé la remise à la France », vient de déclarer Me Sven Mary, l’avocat de Salah Abdeslam.
Selon BFMTV, Salah Abdeslam, qui a fui Paris quelques heures après les attentats du 13 novembre, aurait dû se faire exploser au Stade de France ce soir-là.
INFO BFMTV - Salah #Abdeslam devait se faire sauter au Stade de France https://t.co/Q7530zFB71 pic.twitter.com/cseWQCXCJq
— BFMTV (@BFMTV) 19 mars 2016
Le procureur de la République de Paris François Molins tiendra une conférence de presse samedi à 18H30 à la suite de l’interpellation de Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris du 13 novembre, a annoncé le parquet dans un communiqué.
Interrogé à propos de Salah Abdeslam, son client, Me Sven Mary a confirmé que le terroriste présumé se trouvait à Paris le jour des attentats de Paris, 13 novembre dernier.
Le ministre de l'Intérieur sera l'invité du JT, où il devrait évoquer les conditions de l'interpellation de Salah Abdeslam.
« Il n’y a pas de refus d’extradition possible, la coopération entre les parquets français et belge se passe dans de bonnes conditions », a assuré Manuel Valls.
« Les familles et les proches des victimes attendent des réponses », a déclaré le Premier ministre Valls, « il faut que la justice française puisse entendre Salah Abdeslam. L’interpellation de cet individu permettra, je l’espère d’obtenir des explications. ». « Nous nous félicitons de cette interpellation, c’est une étape importante dans la lutte antiterroriste, mais la menace reste à un niveau élevé. Nous devons être mobilisés dans la collaboration antiterroriste », a rappelé le chef du gouvernement, qui se trouvait samedi au Salon du livre à Paris.
Salah Abdeslam devrait être transféré vers la prison de Bruges après son audition par un juge d’instruction, précise la presse belge. Trois de ses complices présumés y sont déjà incarcérés.
La prison de Bruges est l’une des plus grandes et sécurisée de la Belgique. Le complexe dispose d’une section médicale et de cellules individuelles, afin que certains détenus puissent être totalement isolés.
« Interpol conseille une vigilance accrue aux contrôles des frontières de ses 190 pays membres » car « la capture » de Salah Abdeslam « pourrait encourager tout complice à tenter de fuir en Europe ou ailleurs », explique Interpol, l’organisation internationale de police dans un communiqué samedi.
Le terroriste présumé pourrait être remis à la France aux termes du mandat d’arrêt européen plutôt qu’extradé, une procédure plus longue, estiment les experts. Le mandat d’arrêt européen, créé en 2002 (Décision-cadre du Conseil du 13 juin 2002 relative au mandat d’arrêt européen et aux procédures de remise entre États membres) est une procédure purement judiciaire, de parquet à parquet, sans intervention directe du gouvernement. Cette procédure lève aussi certaines barrières, par exemple le principe selon lequel de nombreux pays n’extradent pas leurs propres ressortissants.
Dans le cas de Salah Abdeslam, il faut lui notifier qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen. S’il accepte son transfèrement, « cela devient une question de logistique » pour le remettre à la France. Mais il a une possibilité de recours « essentiellement technique », selon Pierre Chomé, avocat pénaliste et professeur de droit à l’Université libre de Bruxelles. « Ce n’est pas parce qu’il refuse qu’il ne sera pas remis », précise l’avocate parisienne Florence Rouas-Elbazis, « mais cela peut entraîner un délai supplémentaire ».
L’avocate de Mohammed Abdeslam, frère du terroriste présumé, Me Nathalie Gallant, a déclaré à la télévision belge RTBF « Mohammed Abdeslam, avec qui je me suis encore entretenue il y a quelques minutes, m’a chargée de véhiculer ceci (…): ce qu’il souhaite dire, au nom de sa famille, c’est qu’il y a un sentiment de soulagement ». « D’abord parce que Salah a été arrêté vivant. C’était une des espérances de la famille. Soulagement également parce que la chasse à l’homme a pris fin, et qu’il faut se rendre compte que cette famille est sous pression non-stop depuis quatre mois », a ajouté Me Gallant.
Nathalie Gallant défend également Abid Aberkan, l’homme qui a « logé » Salah Abdeslam à Molenbeek et qui a été interpellé également vendredi. Ce dernier a été inculpé de « participation à un groupe terroriste » et de « recel de malfaiteur », mais pas pour les attentats de Paris, a-t-elle précisé.
Il indique qu'entre «300 et 400» enquêteurs ont été mobilisés sur cette affaire.
Nous avons gagné hier une bataille contre l'obscurantisme mais le combat n'est pas terminé. #ConseilNationalSécurité pic.twitter.com/dBsH3FfMQf
— Charles Michel (@CharlesMichel) 19 mars 2016
«Nous gagnerons la guerre contre le terrorisme en agissant sans trève ni pause», conclut le ministre de l'Intérieur.
Les associations représentant les familles des victimes des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis seront reçues lundi après-midi à l’Elysée. « Elles ont demandé à être reçues et l’arrestation de Salah Abdeslam rendait d’autant plus opportune cette rencontre », a indiqué l’entourage du président. La secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, participera à cette réunion.
L'objectif «est de faire le point sur les opérations menées et sur la lutte contre les filières terroristes en France et en Europe», a-t-on indiqué dans l'entourage du chef de l'Etat. Cette réunion réunit notamment le Premier ministre Manuel Valls, les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Jean-Jacques Urvoas (Justice), Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères), ainsi que le chef d'état-major des Armées, Pierre de Villiers et les dirigeants des principaux services de sécurité français.
Le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, confirme sur son compte Twitter, que Salah Abdeslam et un de ses complices -connu sous les identités de Amine Choukri et Monir Ahmed Alaaj- ont été emmenés samedi matin hors de l'hôpital Saint-Pierre de Bruxelles, sans préciser leur destination.
Les deux hommes, légèrement blessés lors de leur arrestation vendredi, devraient être rapidement entendus par la police et un juge d'instruction.
Voici l'hôpital où était soigné Abdeslam.
Le parquet fédéral belge a expliqué, vendredi, que l'intervention de police était prévue samedi matin. Mais un article de L'Obs, révélant que l'ADN de Salah Abdeslam avait été découvert à Forest, a précipité l'intervention.
C'est ce que le ministre de la Justice, belge, Koen Geens, a indiqué dès vendredi soir. François Hollande avait, juste avant, demandé à ses homologues de tout faire pour que le suspect soit remis rapidement à la France.
Comme nous l'expliquions vendredi soir dans cet article, les Belges disposent de 90 jours pour remettre le suspect à la France. Dans cette attente, les policiers français n'ont pas le droit de l'interroger.
Soigné depuis vendredi soir pour une blessure au genou, Salah Abdeslam viendrait de quitter l'hôpital pour commencer à être auditionné, selon les informations du journal Le Soir.
Depuis Bruxelles (Belgique), vendredi soir, François Hollande a annoncé qu’un Conseil de défense serait organisé, ce samedi, à Paris. Il se tiendra à 10h et réunira les principaux ministres concernés auprès du chef de l’Etat (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères, notamment.)
« Tant que nous n’aurons pas arrêté tous ceux qui ont pu participer, entretenir, financer le réseau qui a réalisé attentats, actes de guerre du 13 novembre, notre combat ne sera pas terminé. Notre combat n’est pas terminé », a expliqué François Hollande, vendredi.