Le ministère «des Familles», un «coup de com'» pour la Manif pour Tous
POLEMIQUE L'ajout du pluriel à la dénomitation du ministère de Laurence Rossignol, officialisé ce vendredi, est une volonté de François Hollande...
La polémique se poursuit. Lors du dernier remaniement début février, l’intitulé du portefeuille de Laurence Rossignol, nouvelle ministre de la Famille, de l’Enfance… et des Droits des femmes, avait été raillé.
« Où sont les droits des femmes ? »
« Où sont les droits des femmes ? », s’interrogeait le collectif Osez le féminisme ! après que le secrétariat d'Etat aux Droits des Femmes, jusque-là rattaché au ministère des Affaires sociales et de la Santé, soit désormais intégré dans un ministère comprenant aussi… la famille et l’enfance.
Finalement, jeudi, François Hollande a annoncé son intention de changer l’intitulé dans un entretien au magazine Elle, à quelques jours de la journée de la Femme du 8 mars. Il s’agit de « reconnaître toutes » les familles, a-t-il expliqué : « les recomposées, les monoparentales, de même sexe. Ce qui est réactionnaire, c’est de considérer qu’un seul et unique modèle familial ».
Ce vendredi, le nouvel intitulé du ministère de « la Famille », qui devient celui « des Familles », a été officialisé dans un décret publié au Journal Officiel. Le texte précise les attributions de la « ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes », Laurence Rossignol.
« Les familles ont changé »
« Les familles ont changé », avait souligné cette dernière, interrogée jeudi soir sur BFMTV, soulignant que les familles monoparentales représentent « près de 20 % des familles », et que les familles recomposées et homoparentales sont également nombreuses. « En prenant cette décision, le président de la République accompagne des évolutions de société », mais « nous ne faisons pas la promotion d’un quelconque modèle de famille », avait-elle ajouté. « Le code de l’action sociale et des familles avait déjà choisi cette dénomination il y a plusieurs années », avait souligné cette dernière.
« Etre ministre "des" Familles, c’est une façon d’être dans une société d’inclusion de tous types de familles, et non pas d’exclusion », a renchéri ce vendredi sur RTL l’ex-ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti (PS).
En revanche, la Manif pour tous a estimé dans un communiqué que « renoncer à parler de "la" famille, c’est renoncer à la mission du ministère concerné, qui est de renforcer la cellule familiale ». « C’est aussi renoncer à donner toute son importance à la famille et d’une certaine manière, c’est l’abandonner », a ajouté le mouvement de défense de la famille traditionnelle. Sur RTL, sa présidente, Ludovine de la Rochère, a dénoncé «un coup de communication et de démagogie. »
Le député Eric Ciotti (Les Républicains) a jugé cette décision « ridicule sur la forme ». « Sur le fond, ça traduit une idéologie que me paraît dangereuse », a-t-il ajouté sur RTL, estimant que « les socialistes, en tout cas le président de la République, n’aiment pas la famille ».