Vidéos de malades d'Alzheimer: «En tant que soignante, ça me fait mal»
VOUS TEMOIGNEZ Après les deux affaires de vidéos de malades d'Azheimer diffusées sur les réseaux sociaux, «20 Minutes» a recueilli les témoignages de professionnels...
Choqués, indignés, tristes, inquiets. Après les deux affaires de maltraitances filmées dans des maisons de retraites qui ont marqué la fin du mois de janvier, 20 Minutes a recueilli les témoignages de personnels du secteur médico-social. Ces stagiaires, qui ont diffusé les vidéos sur les réseaux sociaux, sont-elles des « erreurs de casting » ? Comment ont-elles pu commettre pareilles cruautés envers leurs aînés ? Contactés via la page Facebook de notre quotidien, plusieurs aide-soignants nous éclairent sur leur milieu professionnel, les qualités qui lui sont inhérentes mais aussi, parfois, les limites et failles du « système ».
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« Nous ne sommes pas assez nombreux »
Touchée personnellement par les deux faits-divers qui ont scandalisé l’opinion, Delphine explique : « L’Etat nous coupe les moyens : moins de personnel, moins de matériel, car il faut faire des économies toujours et encore. Quand vous êtes seule pour 20 résidents, comment voulez-vous prendre en charge correctement ces stagiaires ? C’est impossible ! En tant que soignante ça me fait mal : nous sommes toujours accablés de critiques alors que l’on fait ce que l’on peut ».
« S’occuper de l’humain doit être une vocation »
Trop de candidats, pas assez de vigilance dans le recrutement ? « Le problème vient des conseillers d’orientation. Depuis des années - que ce soit en milieu scolaire ou bien à Pôle emploi -, on plébiscite les emplois d’aide à domicile (aide-soignant, auxiliaire de vie, etc.) pour faire baisser les chiffres du chômage et on se fiche de savoir si les candidats sont faits pour ces métiers », estime pour sa part Lio. « Le médical, la gérontologie… ce sont pas des domaines faciles : s’occuper de l’humain doit être une vocation ».
Écœurée, Brigitte, elle, indique qu’à bientôt 56 ans, elle commence à peine sa formation en médico-social. « Je me retrouve avec des jeunes d’à peine 18 ans, insolents pour quelques-uns et à qui tout semble dû. Et tout le monde ferme les yeux ! ». Une affaire de « générations » ? Pour Florence, c’est clair : « Nous, quand on était stagiaire, on faisait le maximum pour bien faire et surtout pour être vite indépendant dans notre travail ».