Attentat au Bataclan: «J’ai laissé un message à ma compagne pour lui dire adieu»
TERRORISME France info a recueilli le témoignage du commissaire qui a tué un terroriste au Bataclan...
Il s’était déjà confié à M6, dans l’émission Zone interdite, une dizaine de jours après les attentats. Le premier policier à être entré dans le Bataclan, le soir du 13 novembre, vient de parler à nos confrères de France info.
Il leur raconte la même histoire : sa nuit de permanence, les alertes qu’il reçoit, d’abord sur l’explosion au Stade de France, puis sur les fusillades dans les 10e et 11e arrondissements. C’est là qu’il décide de se rendre, avec l’un de ses collègues. « Les gens sortent en hurlant et nous disent "vite, vite, entrez ". On décide de pénétrer. Là, ce qui nous surprend, c’est la lumière extrêmement forte, qui nous aveugle. Le silence ahurissant. (…) Et puis des centaines de corps les uns sur les autres. (…) C’est un moment d’effroi indescriptible », commence le commissaire.
« On tire jusqu’à ce qu’il tombe au sol »
C’est à ce moment qu’il aperçoit l’un des trois terroristes. Il est sur la scène, sa Kalachnikov pointée sur un spectateur : « Il est très posé, il a l’air très calme. Vu le carnage, on a aucun doute sur ce qu’on doit faire. On engage le tir immédiatement. On tire jusqu’à ce qu’il tombe au sol. Dans la foulée, une explosion surgit. Là, on se rend compte qu’ils sont susceptibles de se faire exploser avec leurs ceintures », poursuit le commissaire.
Alors que lui et son équipier essuient des tirs, ils décident de faire « cette chose incroyable », comme le raconte France info. Et c’est l’information que le commissaire n’avait pas donnée à M6 : le fait que lui et son équipier aient appelé leurs femmes pour leur dire adieu. « J’avais la certitude qu’on ne reculerait pas, on avait décidé avec mon équipier qu’on ne quitterait pas les lieux, qu’on ne laisserait pas ces gens sans nous. J’étais persuadé de mourir avec mon équipier ce soir-là. J’ai laissé un message à ma compagne pour lui dire adieu ».
Les renforts de la BAC finissent par arriver et, peu après, les policiers de la BRI donnent l’assaut. Suite à ces événements, le commissaire « n’est pas allé voir de psychologue, mais il a eu besoin de parler », raconte France info. « Il a écrit une très longue lettre, dans laquelle il décrit l’intervention. Cette lettre, il l’a également lue à ses hommes, un moment très fort ».