EN DIRECT. Air Cocaïne: «Cette affaire, elle m'a pris toute ma vie», déclare le pilote Pascal Fauret
LIVE Suivez en direct tous les événements de mardi après l'évasion de République dominicaine des deux pilotes condamnés dans l'affaire dite «Air Cocaïne»...
Ils ont rejoint leur famille dans la région lyonnaise. Tous deux condamnés à 20 ans de prison dans l'affaire dite «Air Cocaïne», Bruno Odos et Pascal Fauret, deux pilotes d'avion, se sont évadés de République dominicaine où ils avaient été condamnés. Pour tout savoir de cette affaire:
Les faits: L'improbable scénario de la fuite des pilotes
Portrait: Aymeric Chauprade, l'eurodéputé FN qui a joué un rôle
Eclairage: Que va-t-il se passer pour les deux autres Français?
Eclairage: Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de ce mardi
«Air Cocaïne»: Les deux pilotes condamnés ont... par 20Minutes
Concernant le sort des deux autres Français, toujours sur place, « on n’était pas mariés », indique le pilote Pascal Fauret, qui poursuit : « Notre initiative n’affecte en rien la conduite des deux autres. J’ai géré ma vie à moi ». Me Dupond-Moretti a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas culpabiliser les deux pilotes évadés pour avoir laissé sur place les deux autres Français condamnés.
Pascal Fauret et ses avocats ont expliqué qu’ils attendaient une convocation de la juge d’instruction de Marseille, désormais en charge de l’affaire.
«Cette affaire, elle m'a pris toute ma vie», a déclaré le pilote Pascal Fauret. Il appelle de ses voeux sa résolution, même s'il sait que «ça sera long».
Ses avocats ont tenu a rappeler une nouvelle fois que lui et son confrère pilote, Bruno Odos, se tenaient à la disposition de la justice.
« Cette décision [de m'évader], je l’ai prise après le verdict du 15 août […] », a déclaré Pascal Fauret. Il dénonce une procédure qui s’est enlisée et son « résultat inique ». Selon ses dires, lui et son confrère ont été condamnés parce qu’ils «étaient Français» et «pas fils de bon chrétien». Il a également évoqué ses conditions de détention très dures, indiquant qu’on lui avait «rasé la tête» et enfermé dans un étroit cachot pendant 15 jours.
Le débat fait rage depuis, ce mardi matin. Les deux pilotes se sont-ils évadés ou ont-ils été exfiltrés? «Ni l'un ni l'autre, répond à 20 Minutes, Laurence Blisson, secrétaire générale du syndicat de la magistrature (classé à gauche). Ils n'étaient pas détenus en République dominicaine, ils ont donc simplement violé les conditions fixées par leur contrôle judiciaire.»
Excusez-moi, y a-t-il une explication au fait de parler "d'extraction" et non de "fuite" des pilotes ?! #aircocaine
— Julie Patin (@JulieMG) October 27, 2015
Contrairement à l'évasion, le droit pénal français ne prévoit pas de peine particulière en cas de violation du contrôle judiciaire si ce n'est que le juge peut délivrer un mandat pour les arrêter et les placer, cette fois, en détention provisoire dans une prison. «Mais je ne sais pas ce qu'ils risquent pour cela en droit dominicain», avoue la magistrate.
Eurodéputé FN, Aymeric Chauprade a confirmé avoir dîné avec les deux pilotes quelques jours avant leur évasion. «Je vous mentirais si je vous disais que nous n’avions pas parlé de cette question», assure-t-il tout en refusant de dévoiler son rôle exact. BFM TV assure, depuis ce mardi matin, qu'un «politique» a joué un rôle actif dans cette évasion. On vous a concocté un éclairage sur cette question particulière. C'est à lire par ici
Dans les commentaires de ce live @Fornaris s'interroge sur le rôle d'Alain Afflelou et sur «sa couverture un peu grosse» dans toute cette affaire. Le lunettier est en effet le propriétaire de l'avion dans lequel la drogue a été découverte. Mais l'enquête a établi que cet avion était loué et que l'homme d'affaires n'était pour rien dans tout ça.
Un point que nous avions déjà évoqué en août dernier dans un papier intitulé «Air Cocaïne: Une affaire où se croisent des pilotes, un jet-setteur, Afflelou et Sarkozy». Vous pouvez le retrouver en cliquant ici...
Nous en parlions (post de 11h20), les proches de deux Français condamnés à 20 ans de prison dans cette affaire et toujours, eux, en République dominicaine sont très inquiets des conséquences de cette évasion. L'avocat de Nicolas Pisapia évoque même un «risque de vengeance judiciaire».
Toujours prompts à donner leur avis, les Twittos sont nombreux à commenter l'évasion des deux pilotes, ce mardi matin. Si certains tentent le jeu de mot, beaucoup s'interrogent sur le rôle réel des autorités françaises dans cette «exfiltration»
@vvantighem @20Minutes vive les magoulles fnps
— kermabon brigitte (@KermabonB) October 27, 2015
Les pilotes d'Air Cocaine vont-ils etre poursuivis pour trafic de poudre d'escampette ?
— j.daniel Flaysakier (@jdflaysakier) October 27, 2015
Après la fuite des pilotes d'Air Cocaïne, je reçois une promo Air France pour les Caraïbes. Coïncidence ? je ne crois pas.
— Jacques Raillane (@AbouDjaffar) October 27, 2015
Dans les commentaires de ce live, @pavrai estime qu «il faut bien se débrouiller par ses propres moyens, quand on ne peut pas compter sur le soutien de l'Etat». Dans les faits, le Quai d'Orsay a apporté l'assistance des autorités consulaires sur place aux Français comme elle le fait lors de chaque situation de ce type.
Interrogé par France Inter en juin 2014, Laurent Fabius avait fait savoir qu'il «croyait les pilotes innocents».
Le brillant service vidéo de 20 Minutes vous explique tout ça...
Air Cocaïne: Peut-on parler d'évasion des deux... par 20Minutes
De retour sur la sol français, les deux pilotes ont immédiatement indiqué qu'ils se mettaient à la disposition de la justice française. En marge de l'affaire dominicaine, une information judiciaire a, en effet, été ouverte à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour «importation de stupéfiants en bande organisée» et «association de malfaiteurs».
En tout, une dizaine de personnes ont été mises en examen dans le cadre de cette enquête. Y compris les deux pilotes français que la juge Christine Saunier-Ruellan avait rencontrés lors d'une visite en République dominicaine. «Cette enquête est quasiment bouclée, assure Julien Pinelli, l'avocat de Nicolas Pisapia, l'un des mis en examen. Elle pourrait déboucher sur un procès. Et les pilotes pourraient être condamnés en France.»
Jean Reinhart, l'avocat des deux pilotes, assure dans plusieurs médias que la France n'a pas signé d'accord d'extradition avec la République dominicaine, laissant entendre qu'ils ne pourront pas être renvoyés sur place pour terminer leur peine.
«C'est faux, assure, de son côté à 20 Minutes Sergio Coronado, le député (EELV) des Français de l'étranger pour la zone Caraïbes. Un accord a été signé en 2000. La République dominicaine est en droit de demander l'extradition des deux pilotes. Mais ce genre de décision est très, très politique...»
Si les deux pilotes sont désormais en France, Nicolas Pisapia et Alain Castany, les deux autres Français condamnés à 20 ans de prison sont toujours en République dominicaine. «Il est désormais à craindre que les autorités dominicaines fassent œuvre de vengeance judiciaire à l'égard de mon client», déclare à 20 Minutes, Julien Pinelli, l'avocat de Nicolas Pisapia.
Eclairage: Une affaire où se croisent un jet-setteur, Sarkozy et Afflelou
Condamné à 20 ans de prison pour «trafic de stupéfiants», les deux hommes avaient été laissés libres avec interdiction de quitter la République dominicaine dans l'attente de leur procès en appel. «Dès lors que le risque de fuite de la part des Français est avéré, les autorités dominicaines pourraient les remettre en prison», poursuit l'avocat.
BFM TV a pu retracer le scénario de l'évasion des deux pilotes français. Ils seraient partis en excursion en bateau touristique, samedi. C'est sur l'eau qu'ils auraient alors été accostés par un bateau plus gros qui les aurait emmenés sur l'île de Saint-Martin d'où ils ont pris un vol pour la Martinique, puis un autre pour la métropole. Au passage, ils ont bénéficié de faux papiers les permettant d'embarquer sur un vol pour l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
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Selon nos informations, les autorités françaises n'auraient pas été informées du projet d'évasion des deux pilotes français. «Elles ne l'ont appris que lundi soir un peu avant la presse, assure une source proche du dossier à 20 Minutes. Et elles sont très très emmerdées par toute cette affaire...»
L'initiative des deux pilotes s'apparente à un sérieux coup de canif dans les relations diplomatiques entre la France et la République dominicaine. Contacté par 20 Minutes, le Quai d'Orsay n'a pas, à cette heure, souhaité répondre à nos questions.
Pascal Fauret, l'un des deux pilotes qui a donc rejoint la France le week-end dernier doit s'exprimer à 14h depuis le cabinet de l'avocat Eric Dupont-Moretti, annonce la chaîne ITélé sur son compte Twitter.
#Aircocaïne > Le pilote Pascal Fauret tiendra une conférence de presse à 14h au cabinet de Me Dupond-Moretti pic.twitter.com/rwfofXr93u
— iTELE (@itele) 27 Octobre 2015
Jusqu'à présent, la défense des deux pilotes était assurée par les avocats Jean Reinhart et Eric Le François. Contacté par 20 Minutes ce mardi, leur cabinet assure que le premier est «en audience toute la journée» et le second «à l'étranger». Lundi soir, Jean Reinhart avait indiqué que ses clients se mettraient à la disposition de la justice française.