Savoie: Un psychanalyste jugé pour avoir profité de ses patients

JUSTICE Il leur aurait imposé notamment des rapports sexuels sans protection...

20 Minutes avec AFP
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Justice: balance de la justice
Justice: balance de la justice — Jacques Demarthon AFP

Du sexe et de l’argent. Un psychanalyste de 70 ans est jugé à partir de mercredi par le tribunal correctionnel d’Albertville (Savoie) pour abus de faiblesse de patients.

Placé en garde à vue en 2010, Jacques Masset « a reconnu avoir incité ses patients à avoir des relations sexuelles non protégées et à s’adonner à des pratiques sadomasochistes », souligne l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI), qui a contribué à révéler l’affaire.

L’association qualifie le prévenu de « gourou » et de « pseudo-thérapeute ». « Il prétendait que ces séances, auxquelles il participait parfois, les empêcheraient de tomber dans la prostitution… Il a également induit de faux souvenirs d’inceste chez ses victimes, provoquant des dommages collatéraux dans les familles concernées par ces fausses allégations », ajoute-t-elle.

72 victimes ont été identifiées

Durant l’instruction, 72 victimes ont été identifiées, notamment dans « le monde enseignant », et dix-neuf d’entre elles se sont portées parties civiles, selon le parquet d’Albertville. Trois jours d’audience ont été prévus pour entendre les victimes. Le procès pourrait cependant se tenir à huis clos, à la demande des parties civiles.

Les faits poursuivis se sont produits de 2007 à 2010 dans son cabinet à Ugine (Savoie), mais aussi à Cuers (Var), où M. Masset dispensait des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeutes dans le cadre de la Société française des analystes praticiens jungiens (SFAPJ). « Pour certains patients, ça a dérivé en torture », a affirmé Me Roselyne Duvouldy, avocate de plusieurs parties civiles.

« Certains patients ont été satisfaits de la thérapie »

Masset « exerçait son activité au vu et au su de tout le monde depuis 1996 », a rétorqué son avocat Me Max Joly. « Certains patients ont été satisfaits de la thérapie », a-t-il souligné, ajoutant que son client reconnaissait « les faits mais pas les infractions ».

« Pour qu’il y ait une infraction, il faut qu’il y ait conscience de la commettre », a affirmé l’avocat, en soulignant qu’on ne reprochait à son client ni agression sexuelle ni escroquerie. Masset était parti depuis 2010 s’installer en Suisse, en infraction de son contrôle judiciaire. Il a été placé en détention provisoire il y a six mois. Le procès doit se terminer vendredi.