JUSTICEVIDEO. Bastien, 3 ans, mort dans un lave-linge: Ce procès, «c'est l'affaire d'une exécution»

VIDEO. Bastien, 3 ans, mort dans un lave-linge: Ce procès, «c'est l'affaire d'une exécution»

JUSTICEEn 2011, Bastien mourait après avoir été enfermé dans un lave-linge. Le procès de ses parents s'ouvre ce mardi…
Hélène Sergent

Hélène Sergent

Il flotte comme un air terrible de déjà-vu. C’était en juin 2012, à l’époque, quatre des trois associations de protection de l’enfance, présentes ce mardi aux assises de Melun (Seine-et-Marne), se serraient déjà sur le banc des parties civiles lors du procès des parents de Marina, 8 ans torturée, décédée après avoir subi leurs coups et sévices.

Mardi, c’est une autre histoire, à la violence ineffable, que tenteront d’entendre, de comprendre et de démêler ces mêmes avocats : celle dont a été vicitime le petit Bastien, 3 ans, décédé le 25 novembre 2011 après être resté enfermé dans un lave-linge.

Une famille « connue des services sociaux »

Rodolphe Costantino représentait déjà, lors du procès Marina, l’association Enfance et Partage. Pour autant, l’avocat tient à différencier les deux dossiers : « Cet enfant n’est pas un enfant martyr mais un enfant qui meurt en martyr dans des conditions abjectes. C’est l’affaire d’une exécution. » Suivis par les services sociaux depuis 2006, le père, Christophe Champenois, et la mère de l’enfant, Charlène Cotte, ont toujours collaboré avec l’administration.

C’est justement ce qui caractérise cette affaire, abonde Yves Crespin, avocat de L’Enfant Bleu : « Bastien vivait dans une famille suivie et signalée, connue des services sociaux, assistée dans ses démarches sociales, éducatives. Pour autant, personne malgré des informations préoccupantes, malgré les signalements, personne n’a été en mesure de détecter la situation de danger dans laquelle vivaient les deux enfants. » La grande sœur de Bastien, âgée de 5 ans au moment des faits, sera également représentée par l’avocate Catherine Bahuchet.

Qui sont les parents du petit Bastien, mort dans un lave-linge ?

Les avocats des associations réfutent une volonté de faire du procès des parents de Bastien, le procès des institutions. « Les questions qui portent sur le placement des enfants maltraités ne doivent pas masquer la dynamique criminelle du couple », assure Rodolphe Costantino.

Pour Yves Crespin, la mort de Bastien n’interroge pas sur un dysfonctionnement des services sociaux mais sur des questions de fond relatives à la loi de 2007 réformant la protection de l’enfance : « Il faut se demander pourquoi les intervenants sociaux n’ont pas identifié le danger : peut être parce que la formation est insuffisante, peut être qu’ils traitent trop de dossiers, suivent trop d’enfants, peut être que les moyens octroyés sont insuffisants. Il faut tirer les conclusions de cette affaire. » Le verdict est attendu vendredi soir, à l’issue de quatre jours de procès.