Rentrée: Les quatre dossiers chauds de Najat Vallaud-Belkacem

EDUCATION La ministre va devoir apporter des gages aux enseignants et résoudre des situations épineuses dans certains établissements…

Delphine Bancaud
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 Najat Vallaud-Belkacem le 16 mai 2015.
- REVELLI-BEAUMONT/SIPA/
Najat Vallaud-Belkacem le 16 mai 2015. - REVELLI-BEAUMONT/SIPA/ — SIPA

Faire la tournée des médias pour désamorcer les tensions. La ministre de l’Education n’a pas dérogé à la règle en cette rentrée. Il faut dire que plusieurs sujets sensibles pourraient devenir épineux cet automne. 20 Minutes en fait l’inventaire.

Les opposants à la réforme du collège pas prêts à désarmer

L’été n’a pas suffi à calmer les inquiétudes. La disparition des classes bi-langues et des options latin-grec, la plus grande autonomie des enseignants, prévus dans la réforme ne passent toujours pas chez certains enseignants. « Il n’est pas question que la réforme se mette en place en l’état à la rentrée 2016 », a déclaré la semaine dernière Frédérique Rolet, cosecrétaire général du Snes. Plusieurs syndicats (Snes, Snalc, FO…) hostiles à ce texte se réuniront donc mardi soir pour discuter d’une grève en septembre et d’une manifestation en octobre. Mais de son côté, la ministre reste ferme : « Je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que cette réforme s’appliquera », a-t-elle déclaré au Parisien ce lundi. Une situation qui pourrait virer au casus belli.

Le manque de profs dans certains départements

Bien que dans la grande majorité des cas, il y aura un enseignant devant chaque classe, des couacs sont à prévoir dans certains départements, comme en Seine-Saint-Denis. « Nous avons alerté le ministère sur la poussée démographique dans ce département et nous pensons que la rentrée y sera compliquée », a déclaré ce lundi la présidente de la FCPE, Liliana Moyano. Des « lanceurs d’alerte » seront présents dans les écoles maternelles et primaires de Saint-Denis mardi pour vérifier qu’il y a bien un maître devant chaque classe. Car à la rentrée 2014 dans cette ville, 20 classes s’étaient retrouvées sans enseignant et 74 contractuels n’avaient pas reçu de formation avant de commencer à enseigner.

Les activités périscolaires font toujours grogner les parents

La ministre l’a reconnu ce lundi sur France Inter : 18 % des communes ne proposeront pas à la rentrée d’activités périscolaires aux élèves dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. Dès lors, les écoliers passeront encore beaucoup de temps en récréation. « Il revient aux parents de faire du lobbying auprès de leurs élus », a conseillé la ministre sur France Inter. Par ailleurs, confrontées à la baisse des dotations de l’Etat, de nombreuses communes sont contraintes de faire payer les parents ou d’augmenter encore le tarif des activités périscolaires. « La moitié des communes facturent aux parents ces activités. Ainsi, certains d’entre d’eux n’y inscrivent pas leurs enfants », a indiqué ce lundi Michel Dubarry, secrétaire général de la FCPE. De quoi entretenir les critiques des parents à l’égard de cette réforme emblématique du quinquennat.

Réforme des rythmes scolaires : Les parents seront davantage mis à contribution cette année

Les revendications salariales des profs du premier degré montent d’un cran

La rémunération des professeurs des écoles figure parmi les plus faibles d’Europe. Le SNUipp, premier syndicat du primaire, a d’ailleurs réclamé l’alignement d’une prime de 400 euros par an, créée en 2013 pour les enseignants du premier degré, sur celle du secondaire (1.200 euros par an). De leur côté, le SE-Unsa et le Sgen-CFDT demandent qu’un calendrier soit prévu pour revaloriser le salaire de ces enseignants. Dans Le Parisien ce lundi, Najat Vallaud-Belkacem leur a répondu en indiquant qu’elle relèverait le montant de cette prime « dans les deux ans qui viennent ». Mais en sous-entendant qu’il faudrait attendre le quinquennat suivant pour de plus amples revalorisations. Reste à savoir si les professeurs des écoles se satisferont de ces promesses…