Attentat évité de Villejuif: Un projet téléguidé par des djihadistes français en Syrie

ENQUETE Les enquêteurs remontent peu à peu le fil de ce projet d’attentat...

R.L.
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Capture d'écran de la photo de Sid Ahmed Ghlam, récupérée par BFM TV-RM
Capture d'écran de la photo de Sid Ahmed Ghlam, récupérée par BFM TV-RM — BFM TV/RMC

Petit à petit, les enquêteurs commencent à faire la lumière sur l’entourage de Sid Ahmed Ghlam, suspecté d’avoir voulu commettre un attentat dans une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne, en avril dernier.

>> Portrait : Qui est Sid Ahmed Ghlam ?

« Tu demandes à parler à Rabi »

Selon les informations du Monde, ce projet d’attentat a été orchestré depuis la Syrie par des djihadistes français, que les services de renseignement pensent avoir identifiés. Sur leur principale hypothèse de travail plane un spectre, connu des services depuis plus de dix ans : Fabien Clain, un proche de Mohamed Merah, considéré comme un des principaux animateurs de la filière dite d’Artigat, en Ariège, au début des années 2000, mentionne le site Internet du quotidien.

« Quand tu arrives là-bas (un garage de Pierrefitte-sur-Seine), tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis : "Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318” ». C’est notamment grâce à ce message que les enquêteurs ont pu remonter l’identité des commanditaires.

Deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, partis en Syrie

Il faudra quelques jours seulement à la DGSI pour exploiter cet indice, relate Le Monde : Vega s’appelle en réalité Macreme A., comme l’a confirmé le gérant du garage, et son acolyte Thomas M. Les deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, sont partis en Syrie début 2015 et apparaissent dans la même procédure de filière djihadiste que Fabien Clain. Présenté comme leur « comparse », ce Toulousain de 36 ans d’origine réunionnaise aurait joué un rôle majeur dans leur endoctrinement depuis la Syrie.

En 2009, ce dernier a été condamné à cinq ans de prison pour avoir animé une filière d’acheminement vers l’Irak. Parti rejoindre les rangs de l’Etat islamique après sa libération, il n’a pu être entendu par les enquêteurs.

Selon le quotidien, le volet français de l’enquête a en revanche permis la mise en examen de trois personnes elles aussi connectées -de façon plus ou moins directe- à d’anciennes cellules djihadistes.