Pickpockets de la Tour Eiffel: Décryptage du mode opératoire des champions du vol à la tire
FAITS DIVERS Huit ressortissants roumains ont été arrêtés et placés en garde à vue…
Bousculade, faux selfie, blocage du passage… Tout était bon pour détourner l’attention. Huit pickpockets roumains, soupçonnés d’avoir commis de nombreux vols à la tire autour de la Tour Eiffel (7e) et du Château de Versailles (Yvelines), ont été arrêtés mardi. Sept d’entre eux sont déférés ce jeudi devant le parquet de Paris.
Agés de 17 à 47 ans, les voleurs se divisaient en plusieurs équipes de trois ou quatre, selon un mode opératoire particulièrement bien rodé. 20 Minutes vous explique comment.
Des cibles bien définies
Les auteurs ciblaient prioritairement les touristes asiatiques, précisent les policiers de la sûreté territoriale de Paris qui ont mené l’enquête. Les membres de cette communauté sont réputés pour avoir d’importantes sommes en liquide sur eux lors de leurs déplacements.
Se fondre dans la foule
Les policiers ont constaté que les pickpockets se « déguisaient » en touristes pour se fondre dans la foule. Vêtus comme des touristes, ils achetaient systématiquement les droits d’entrées de la Tour Eiffel ou du château de Versailles « pour ne pas être repérés ».
Détourner l’attention
Les voleurs réalisaient des « raids » par équipes de 3 ou 4. Il leur suffisait de détourner l’attention en utilisant la technique de la bousculade, du faux « selfie » à côté de la victime ou du blocage du passage. « Le voleur, escorté par un deuxième complice, vole le portefeuille qui est remis à un troisième complice », précise une source policière. Ainsi, en cas d’arrestation du premier voleur, le butin était très rapidement mis à l’abri par les complices qui n’hésitaient pas à provoquer des agents de sécurité pour détourner l’attention des forces de l’ordre.
Butins rapatriés
Très rapidement, les espèces étaient renvoyées par Western Union ou Moneygram vers leurs pays. Les butins récoltés, jusqu’à 5.000 euros par jour, permettaient « aux auteurs de bénéficier d’une logistique confortable ». Par exemple, l’exploitation des comptes d’un hôtel de Meudon (Hauts-de-Seine) où certains des voleurs logeaient a fait apparaître des frais d’hébergement de près de 130.000 euros pour la seule année 2014. L’autre partie de l’argent récupéré en Roumanie était réinvestie dans l’immobilier.
Des complicités ?
Pourquoi les voleurs disparaissaient-ils à l’arrivée de la police ? Les enquêteurs pensent qu’ils pouvaient « bénéficier de complicités internes dans les établissements touristiques, pour favoriser leur entrée ou leur fuite ». Ainsi, selon nos informations, un vigile du château de Versailles a été identifié et interpellé en 2013, soupçonné d’aider les pickpockets en échange d’une rémunération de 2.500 euros par mois.