Sécurité routière: Un audit sur l'abattage des arbres le long des routes

ROUTES Les arbres qui jalonnent les routes de France peuvent être considérés comme des dangers...

20 Minutes avec AFP
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Un véhicule roule le 5 septembre 2001 près de Villasavary, dans l'Aude, sur une départementale bordée de platanes
Un véhicule roule le 5 septembre 2001 près de Villasavary, dans l'Aude, sur une départementale bordée de platanes — Lionel Bonaventure AFP

Les arbres qui jalonnent les routes de France sont-ils des dangers mortels, un patrimoine national à protéger ou des outils de sécurité routière? Les « audits de sécurité » demandés par le ministre de l'Intérieur ont relancé un débat déjà ouvert il y a 40 ans.

La 26e et dernière mesure du plan de sécurité routière présenté fin janvier par Bernard Cazeneuve -la demande aux collectivités locales de réaliser des « audits de sécurité » de leurs infrastructures routières, recensant notamment les obstacles latéraux (panneaux, parapets, arbres)- a réveillé des inquiétudes enfouies depuis une dizaine d'années.

Les «French style avenues»

Aucune mention n'y est faite du mot « arbre » mais certains craignent déjà pour ces alignements typiques, que les Anglo-saxons ont baptisé « French style avenues ».

« On est sur le qui-vive. C'est un audit donc pour l'instant, il y a "présomption d'innocence". On attend de voir ce qui en sera fait », explique Chantal Fauché, présidente de l'Association pour la protection des arbres en bord de routes (Asppar) qui avait mené une fronde en 2001 contre le ministre de l'Agriculture Jean Glavany après qu'il eut affirmé que « les platanes le long des routes (étaient) un danger public ».

Causes des accidents

« Certes, l'arbre est un facteur aggravant mais ce plan est fait pour s'attaquer aux causes des accidents. Les causes sont avant tout l'alcool, la vitesse, les comportements. L'abattage est un choix politique simpliste, souvent adopté parce qu'il permet aussi d'économiser des frais d'entretien », estime-t-elle.

En 2013, 326 personnes ont trouvé la mort après avoir percuté un arbre, soit 10% des tués sur la route. Alors que la mortalité routière a augmenté en 2014, les autorités étudient tous les facteurs possibles d'accidents.

Les premiers alignements d'arbres -ormes, platanes, tilleuls- ont été plantés sous Henri III pour pallier les pénuries de bois causées par les défrichages du Moyen-Age.