Crash de l'avion A320: Andreas Lubitz, 28 ans, sportif, passionné de vol, dépressif
PORTRAIT Le copilote était toujours suivi pour dépression, d'après la presse allemande...
Il n’aurait pas dû travailler mardi. Andreas Lubitz, le copilote soupçonné d'avoir volontairement précipité l’A320 de Germanwings dans une montagne des Alpes-de-Haute-Provence, a caché à son employeur qu'il faisait l'objet d'un arrêt maladie le jour de l'accident.
Le Parquet de Düsseldorf a annoncé que des attestations d'arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées à son domicile. Les enquêteurs n’ont en revanche mis la main sur aucune lettre d'adieux, qui aurait fait du meurtre de masse commis par Lubitz un acte prémédité.
Une dernière consultation le 10 mars
Les documents retrouvés attestent d'une «maladie existante et de traitements médicaux correspondants», a précisé le Parquet qui n'a pas révélé la nature de la maladie. Mais le quotidien Tagesspiegel affirme que le jeune homme était suivi pour dépression à l'hôpital universitaire de Düsseldorf. Il aurait d’ailleurs effectué sa dernière consultation le 10 mars.
Par ailleurs, en 2009, alors qu'il suivait sa formation de pilote, Andreas Lubitz avait souffert d'une grave dépression, a révélé le quotidien Bild, sur la base de documents officiels auxquels il a eu accès. Le pilote, originaire de la petite ville tranquille de Montabaur, dans l'ouest de l'Allemagne, faisait l'objet d'un suivi «médical particulier et régulier» depuis lors, selon le quotidien.
Bild souligne que ces informations avaient été transmises par la Lufthansa, maison-mère de Germanwings, à l'autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA).
«De la compassion» pour les parents du copilote
Présenté par ses proches comme sportif et «très compétent», Andreas Lubitz avait interrompu son apprentissage «pendant un certain temps» avant de l'achever normalement et d'entamer sa carrière de copilote en 2013, selon des indications fournies jeudi par le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr.
Le dirigeant avait souligné ne pas avoir le droit d'en dire plus sur le motif de l'interruption de sa formation. Il avait insisté sur le fait que Andreas Lubitz avait passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques au moment du recrutement. Vendredi, à Montabaur, dans l'Etat régional de Rhénanie-Palatinat, frontalier de la France, le domicile des parents du copilote, qui y résidait lui-même une partie du temps, était sous protection policière.
Le maire de cette petite cité proprette a dit ressentir «de la compassion» pour les parents du copilote, ainsi que pour les victimes et leurs proches de «cette tragédie terrible». Dans le club d'aviation voisin, un adhérent, Dieter Wagner, a souligné qu'Andreas Lubitz était «un jeune homme tout à fait normal» dont il ignorait la maladie. Il a toutefois précisé ne pas l'avoir vu «depuis 5 ou 6 ans».