VIDEO. Crash de l’A320 de la Germanwings: Cinq questions pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé
FAITS DIVERS C’est la catastrophe aérienne la plus meurtrière sur le territoire français depuis plus de 30 ans…
Signe de la violence extrême du choc, les plus gros débris de l’avion dépassent à peine la taille d’une voiture. Un Airbus A320 de la compagnie de la Germanwings s’est écrasé mardi matin au pied du massif des trois Evêchés, au sud de Barcelonnette (Alpes de Haute Provence). L’avion avait décollé depuis Barcelone (Espagne) avec 144 passagers, dont deux bébés, et six membres d’équipage et devait se rendre à Düsseldorf (Allemagne).
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20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait au soir de la catastrophe aérienne la plus meurtrière en France depuis plus de 30 ans.
Comment l’avion s’est-il crashé?
C’est à 10h précisément que l’avion a quitté les pistes de l’aéroport de Barcelone. Selon les données de Flightradar, l’avion a gagné de l’altitude au-dessus de la Méditerranée. Il atteint 9km d’altitude à 10h17 jusqu’à atteindre 11,5km à 10h27 alors qu’il est au large de Toulon (Var). Sa vitesse, stable, est d’environ 870km/h, ce qui est normal pour un vol moyen-courrier. C’est à partir de 10h31 que l’appareil a commencé à perdre de l’altitude. Il amorce une forte descente régulière, environ 1km par minute. A 10h41, les radars perdent son contact. La compagnie Germanwings a indiqué que la chute avait duré huit minutes. L’avion s’est ensuite écrasé à 1.500 m d’altitude sur le flanc d’une montagne.
Les causes de cette descente vertigineuse ne sont pas encore expliquées. Aucun signal de détresse n’a été émis par l’équipage. C’est le contrôle aérien qui a décidé de «déclarer l'avion en détresse car il n'avait plus aucun contact avec l'équipage et l'avion», selon la Direction générale de l'aviation civile. «L'absence de mayday ouvre la voie à toutes les hypothèses», estime un expert aéronautique, ancien enquêteur du Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA). Une boîte noire a été retrouvée en fin d’après-midi sur le site.
Comment les recherches s’organisent?
Aucune trace de vie n’a été décelée par les hélicoptères qui ont survolé la zone. «Il y a peu d’espoir qu’il y ait des survivants», a indiqué le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Plus de 300 pompiers ont été mobilisés et autant de militaires de la gendarmerie. Ces derniers sont mobilisés pour «geler» la scène de crash et empêcher que des badauds ou promeneurs viennent «polluer» cette zone. D’autres amorcent les premières investigations judiciaires pour identifier les corps et tenter de recueillir des éléments pour comprendre ce qu’il s’est passé.
EN IMAGES. Retrouvez les premières images du crash A320
Mais le travail des enquêteurs s’avère difficile. La zone de crash est difficile d’accès. On ne peut la rejoindre en voiture. «On ne voit pratiquement rien. Les débris sont très petits. Il n’y a plus de morceaux», a indiqué aux médias un guide de haute montagne qui a survolé en hélicoptère la zone. Le Bureau d’enquête et d’analyses (BEA) conduit les investigations.
Quelles sont les causes de l’accident?
«A ce stade, aucune hypothèse ne peut bien sûr être écartée», a affirmé lui-même le Premier ministre, Manuel Valls. L’avion avait 25 ans mais avait subi une grosse révision à l’été 2013 d’après la compagnie. Le pilote était expérimenté et comptabilisait plus de 6.000 heures de vol. Selon des témoins qui ont aperçu l'appareil quelques minutes avant qu'il ne s'écrase, il ne faisait aucun bruit mais volait très bas. «Il n'y avait pas de fumée», a témoigné l'un d'entre eux auprès de BFM TV.
«On ne peut exclure un phénomène structurel: une défaillance d'une partie de la structure due à une absence de maintenance approfondie ou à une usure d'un élément particulier qui surviendrait seulement après des dizaines de milliers d'heures de vol. Dans l'histoire de l'aéronautique, c'est à l'occasion d'accidents qu'on a pu déceler des faiblesses inattendues de parties de l'avion pour lesquelles aucune procédure de maintenance n'avait été initialement prévue», a souligné un ancien enquêteur du BEA à l’AFP. Airbus a dit envoyer une équipe d’experts sur place.
DECRYPTAGE. Comment s'organisent les secours?
Peut-on exclure une action terroriste?
Les débris sont concentrés sur une zone relativement circonscrite d’environ un hectare. A priori, l’appareil n’a pas explosé en vol. Dans ce cas-là, ses débris auraient été retrouvés sur plusieurs kilomètres. Mais cela n’écarte par pour autant la piste d’un détournement d’avion qui se serait terminé par un crash. Seuls les décryptages des boîtes noires pourront exclure ou non un déroutement volontaire.
Que va-t-il se passer dans les heures qui suivent?
Les secours, des médecins légistes et des enquêteurs vont se succéder sur la zone du drame. Mais aussi des officiels. Un ballet de ministres étrangers va se succéder. François Hollande et Angela Merkel se rendront sur place mercredi. Les familles de victimes vont aussi sans doute vouloir survoler elles aussi le lieu du crash. Une chapelle ardente et un PC opérationnel ont été installés à Seyne-les-Alpes. La France va devoir communiquer auprès des autorités espagnoles et allemandes les suites de l’enquête. Et surtout gagner la confiance des familles de victimes.