SNCF: Pour les syndicats, ce sont les usagers et les cheminots qui vont «payer» les coupes salariales

TRANSPORTS Plus de 1.000 suppressions de postes ont été annoncées pour 2015…

A.Ch. avec AFP
Des employés de la SNCF tiennent un point assistance dans une gare parisienne le 19 juin 2014
Des employés de la SNCF tiennent un point assistance dans une gare parisienne le 19 juin 2014 — Stéphane de Sakutin AFP

La CGT-Cheminots et SUD-rail ont estimé jeudi que cheminots et usagers allaient «supporter» et «payer» ensemble les conséquences des 1.100 suppressions de postes prévues en 2015 par la SNCF et plus généralement de la réforme ferroviaire entrée en vigueur au 1er janvier. SUD-rail, troisième organisation de l'entreprise, a dénoncé dans un communiqué un budget «perdant-perdant pour les cheminots et les usagers».

Augmentation des billets de 2,6%

Ce budget «suit les préconisations d'une loi de régression pour le service public ferroviaire». La nouvelle organisation amènera selon ce syndicat «son lot de surcoûts» (...) que les cheminots et usagers vont maintenant payer», écrit SUD. «C'est maintenant les suppressions d'emplois cheminotes et l'augmentation des billets de 2,6% que vont supporter les usagers qui vont payer la facture de cette politique», ajoute le syndicat, à l'origine avec la CGT d'une grève d'une douzaine de jours contre la réforme.

La CGT, premier syndicat, a prédit pour sa part que les 1.600 suppressions de postes annoncées chez SNCF Mobilités, le nouvel opérateur, allaient «se traduire par moins d'agents à bord des trains, des fermetures de guichet et des horaires d'ouverture réduits». «Ce sont les cheminots et les usagers qui vont devoir payer le financement de la réforme du système ferroviaire», a ajouté auprès de l'AFP Jean Riconneau, représentant CGT au Comité central d'entreprise.

Un budget d’austérité

Il a regretté un «coup de rabot de la tutelle (l'Etat)» aux créations d'emplois promises en parallèle pour SNCF Réseau, en charge de l'infrastructure. Environ 500 équivalents temps plein supplémentaires ont été annoncés au lieu de 900 initialement évoqués. Face à l'enjeu, la rénovation des voies, les moyens sont pour la CGT insuffisants: «Le budget de la maintenance courante n'augmentera que de 4,6% alors que la SNCF veut réaliser 25% de travaux en plus», avance-t-il.

L'Unsa et la CFDT, respectivement deuxième et quatrième syndicats, avaient été les premiers à condamner un budget «d'austérité» pour l'un, «ne répondant pas aux enjeux» pour l'autre, à l'issue de sa présentation mercredi en CCE.