Pourquoi les allergies pénalisent souvent la scolarité des enfants
ENFANCE Selon une étude Ifop/Fondation Stallergene, 57% des parents d’enfants souffrant d'allergies respiratoires déclarent qu'elles ont des répercussions sur leur scolarité, 12% estimant même qu’elles en ont beaucoup...
Le nez qui coule, la gorge qui pique, l’œil qui larmoie, des plaques rouges, des gonflements… Voilà quelques-unes des manifestations d’allergies respiratoires ou alimentaires, qui peuvent altérer la qualité de vie des enfants.
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A deux mois de la rentrée, la Fondation Stallergenes, qui agit sur le terrain de l’éducation et de la recherche sur les allergies, a tiré la sonnette d’alarme ce mardi, face à la recrudescence des allergies chez l’enfant et leurs conséquences sur sa scolarité: «Dans une classe, en moyenne 9 élèves sont allergiques. Et lorsque cette pathologie n’est pas prise en charge, elle peut évoluer et devenir sévère», explique Catherine Akari de la Fondation Stallergenes.
Rares dans la petite enfance, les allergies respiratoires débutent généralement dès la cinquième année de l’enfant. Elles toucheraient désormais un enfant sur trois. Quant aux allergies alimentaires (au lait de vache, aux œufs, à l’arachide…), elles affecteraient 8 % des enfants français de moins de 8 ans. Et leur progression ne semble pas près de s’arrêter, selon le Docteur Nhân Pham-Thi, allergologue et pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker: «Le nombre de personnes allergiques en France a doublé en 15 ans et les cas sévères sont en constante évolution. L’OMS prévoit ainsi qu’en 2050, une personne sur deux sera allergique dans le monde. Cela est principalement dû à notre mode de vie et à notre environnement».
Des conséquences sur les résultats et le bien-être à l’école
L’école serait par exemple, un lieu à haut risque selon lui: «Les échanges viraux y sont importants et les élèves sont en contact avec des polluants (meubles en agglomérés ou plastique, matériaux scolaires, peinture), ce qui peut favoriser l’apparition d’allergies respiratoires». Des risques renforcés par le système de ventilation parfois défectueux dans les vieux établissements.
Loin d’être anodines, ces pathologies ont des réels retentissements sur la vie des enfants. «Elles entraînent de la fatigue, des troubles du sommeil et de l’humeur, une difficulté de concentration, une certaine irritabilité, un défaut de productivité, un stress avant chaque repas pour les enfants souffrant d’allergies alimentaires…», énumère le Docteur Nhân Pham-Thi. «Mal identifiée ou mal gérée, l’allergie peut être un véritable facteur de handicap scolaire. Plus de 40 % des jeunes allergiques respiratoires ont été gênés dans leurs révisions, ont manqué des cours et ont éprouvé des problèmes de concentration durant les périodes d’examen», confirme l’association Asthme et allergies.
Former le personnel scolaire
Ces affections peuvent aussi entraîner un certain mal-être en classe: «Certains enfants se sentent stigmatisés, notamment car ils ne peuvent pas participer à certaines activités (Sport, plein air)», souligne le Docteur Nhân Pham-Thi. Des désagréments qui peuvent entraîner des absences en classe, avec la difficulté pour les élèves de rattraper ensuite les leçons manquées. Ce que confirme une étude Ifop/Fondation Stallergene: 57 % des parents d’enfants souffrant d’allergies respiratoires déclarent qu’elles ont des répercussions sur leur scolarité, 12 % estimant même qu’elles en ont beaucoup.
Pour lutter contre cet écueil, les médecins et infirmiers scolaires sont de plus en plus sensibilisés au dépistage des allergies et à leur prise en charge. La Fondation Stallergenes a par exemple formé 1.000 d’entre eux depuis novembre 2013 à cette thématique. Les enseignants sont aussi impliqués dans le Protocole d’accueil individualisé (PAI) établi entre la famille et l’école, qui permet à l’élève de bénéficier si besoin est, de soins médicaux à l’école, de repas adaptés…