Un village se mobilise pour retirer le permis de conduire d’un retraité

Il fait presque l’unanimité contre lui. Un retraité de Saint-Jean-Le-Vieux (Ain) doit faire face à la fronde d’une grande majorité des 1.600 habitants qui exigent que son permis de conduire lui soit retiré. Au cours des vingt-cinq dernières années, ce retraité de 77 ans a causé la mort de trois personnes. La dernière victime, l’épouse du lieutenant des pompiers, a été fauchée à moto le mois dernier à Pont d’Ain, souligne Le Progrès qui a eu vent de l’affaire.

Une fois de trop pour le village qui a décidé de se mobiliser en lançant une pétition pour interdire au septuagénaire de reprendre le volant. «80% des gens d’ici ont signé», calcule au Parisien ce vendredi l’auteur de la pétition. «Au bout de trois accidents mortels, il faudrait peut-être faire quelque chose… Il faut lui retirer définitivement son permis de conduire», abonde la boulangère.

Suspension de permis pour six mois

Pour l’instant, le préfet du département a décidé de le supprimer, mais seulement pour une durée de six mois. Le 8 juillet, ce sera au tour du tribunal de se prononcer sur l’annulation ou non du permis de conduire de cet homme «qui souffrirait de narcolepsie, pathologie provoquant des microsommeils pendant lesquels il perd le contrôle de son véhicule», explique le quotidien.

Le maire de Saint-Jean-Le-Vieux est prêt à saisir de nouveau le préfet si le tribunal permet au retraité de garder son permis. Et d’expliquer: «On ne traite pas cette personne d’assassin, mais c’est un danger sans le savoir, il faut admettre qu’il a un problème et le législateur doit le prendre en main.»

Les sénateurs contre une loi

L’été dernier, les sénateurs avaient décidé d’enterrer une proposition de loi pour instaurer un examen d’aptitude à la conduite et une évaluation médicale obligatoires à partir de 70 ans.

Pourtant, un sondage publié cet hiver, révélait que 77% des Français sont favorables à ce que les personnes âgées qui conduisent soient soumises à une visite médicale obligatoire à partir de 65 ans. Pas sûr que la mise en place d’un tel examen soit la panacée.

«Les pays qui ont mis en place un examen médical pour les personnes âgées n’ont pas observé de diminution significative de l’accidentologie auprès des personnes concernées», tempère le professeur Claude Got, membre du comité des experts du Conseil national de la sécurité routière (CNSR).