Rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne: «Dans notre tête, on a toujours été Bretons à Nantes»
VOTRE AVIS La Loire-Atlantique devrait-elle être rattachée à la Bretagne?….
«Digne d’une cour de récréation.» Si un internaute s’en amuse dans les commentaires, le rattachement du département 44 à sa voisine bretonne est un débat qui continue d’agiter les machines à cafés de l’Ouest de la France. Une marotte qui pourrait bien trouver une issue grâce à la «simplification du millefeuille territorial» souhaitée par François Hollande. Alors que plusieurs milliers de personnes manifestaient pour une Bretagne unifiée, ce samedi 19 avril, tous les Nantais se sentent-ils vraiment bretons? Pourquoi certains tiennent-ils tant à quitter les Pays de Loire pour la Bretagne? Réponse des internautes de 20 Minutes.
«Ma voiture porte un autocollant 44 avec le drapeau breton en dessous»
Principal argument cité en faveur du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, l’histoire. «Nantes a fait partie de la Bretagne jusqu’en 1941, écrit Eddy, habitant de Fégréac (44) près de Redon (35), donc les Nantais sont Bretons». Selon lui comme beaucoup d’autres, 70 ans d’éloignement légal n’ont pas suffi à atténuer le «sentiment d’appartenance» que défend Nil, rennais. La preuve, la voiture d’Eddy «porte un autocollant 44 avec le drapeau breton en dessous». Bannière qui, d’ailleurs, aux dires des pro-réunification, contient une référence explicite à la partie «gallaise» de la Bretagne. Les bandes noires du fanion représenteraient la Haute-Bretagne historique, dont fait partie le pays nantais.
Argument de la dernière chance, le château des ducs de Bretagne. Cité par JR comme d’autres, le monument a été construit… à Nantes. S’il n’est plus habité par les descendants d’Anne de Bretagne depuis plus de deux siècles, l’édifice symbolise à lui seul l’argumentaire des internautes au cœur de breizh. «C’est le point Godwin des discussions du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne», juge un internaute nantais. «Immigré régional» comme il se définit car d’origine toulousaine, lui voit surtout dans ce rapprochement «un échange de bons procédés économiques.» La Bretagne pourrait profiter du «poumon économique du nord-ouest» qu’est Nantes. En retour, la ville bénéficierait de «l’image de marque» de la région, dont Nantes «manque cruellement».
«Qui de Nantes ou Rennes serait la capitale régionale?»
Une identité qui lui fait défaut, peut-être, mais qui pourrait aussi lui valoir une réputation de repli. «La Loire-Atlantique met tous ses atouts dans l’ouverture technologique et culturelle, estime Sophie, ce qui lui donne une dynamique économique et sociale très éloignée d’un régionalisme identitaire.» Olivier y voit même un danger «moyenâgeux de relents nationalistes pathétiques de type Front national, lâche-t-il. A l’heure de l’Europe, ce serait un peu à coté de la plaque.»
Plutôt que de se tourner vers l’Ouest, certains internautes, louent la cohabitation avec «les mayennais, sarthois, vendéens et les angevins». Poussés par Nantes, comme «moteur de la région» selon Corentin, nantais depuis toujours, ces départements pourraient beaucoup perdre, en laissant Nantes à la Bretagne, appuie un autre internaute. La ville, elle, se retrouverait en compétition avec Rennes voire Brest. «Qui récupérerait les bâtiments officiels? demande Corentin, quelle ville serait la capitale régionale? Ils vont se tirer dans les pattes.» Jusqu’à ce que le gouvernement siffle la fin de la récré.