Net Dating: Quand les coachs se chargent de draguer pour vous sur les sites de rencontres

Pierre* est un homme heureux. Ce chef d’entreprise de 28 ans a «enfin» rencontré une femme. «Cela fait huit mois qu’on est ensemble. Elle a emménagé chez moi. On vient même de se pacser!» 

Tout à son bonheur, le jeune homme, originaire de la côte Atlantique, n’a donc pas vraiment envie d’avouer à sa dulcinée que leur relation est fondée sur un mensonge. «C’est vrai qu’à la base, elle a d‘abord été séduite par mon coach sur un site de rencontre. Celui-ci s’est fait passer pour moi. Une fois le rendez-vous décroché, je n’avais plus qu’à assurer…»

Dix rendez-vous pour 480 euros

Venu des Etats-Unis, le procédé serait de plus en plus en vogue en France. Il s’adresse autant aux grands timides qu’aux cadres débordés. Avec un bon budget, tout de même. Pour 240 euros, la société Net Dating Assistant promet ainsi entre un et trois rendez-vous galants. Un chiffre qui peut grimper jusque dix rencontres si vous déboursez 480 euros.

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«Nous sommes des chasseurs de têtes amoureuses, assume fièrement Matthieu Banas, directeur des opérations chez Net Dating Assistant, qui revendique 400 clients en trois ans. Ils n’ont pas le temps de trouver l’âme sœur, alors on s’en charge pour eux…»

«On met le produit en avant»

Pour cela, ces coachs en séduction n’hésitent pas à se faire passer pour leurs clients sur les sites de rencontres. «On s’occupe de toute la phase de sélection et de drague sur Internet, décrypte Noah qui a «trouvé l’âme sœur» de Pierre. «On met notre produit en avant! Une fois qu’une femme est intéressée, il est quasiment déjà vendu…», assure-t-il.

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Cela s’est passé comme ça pour Pierre. «C’était assez déstabilisant. Noah a mis sur mon profil un tas de trucs qui ne me correspondaient pas forcément. Il a un vrai côté tchatcheur que je n’ai pas. Mais ça a fonctionné. Je n’ai eu besoin que d’un seul rendez-vous.»

«Ils ont discuté de films que je n’avais pas vus»

Habitant dans un petit village, le jeune homme «travaille douze heures par jour» dans son entreprise et n’avait donc pas le temps de répondre aux e-mails. «Je découvrais les échanges le soir, en rentrant chez moi», raconte-t-il. Avec quelques surprises parfois. «A un moment, ils ont commencé à discuter de films que je n’avais pas vus. Quand elle m’en a reparlé lors du rendez-vous, j’ai vite changé de conversation…»

«Ce n’est pas toujours évident de se glisser dans la peau du client, avoue Noah. D’autant que parfois, on drague plusieurs cibles en même temps pour plusieurs personnes. Il ne faut pas s’emmêler les pinceaux.» Si les coachs revendiquent le fait de mettre leurs «produits» en avant, ils assurent qu’ils ne mentent jamais réellement. «On ne va pas dire d’un client qu’il est pilote de chasse s’il roule en 4L», conclut Noah. Cela pourrait se voir au démarrage.

*Le prénom a été changé