VIDEO. Assurance chômage: Forte mobilisation d'intermittents en marche vers le Medef

MOBILISATION Ils ont manifesté devant le siège du Medef...

20 Minutes avec AFP
— 
La manifestation jeudi 27 février contre la réforme de l'assurance chômage telle que proposée par le patronat s'est terminée devant le siège du Medef.
La manifestation jeudi 27 février contre la réforme de l'assurance chômage telle que proposée par le patronat s'est terminée devant le siège du Medef. — MARTIN BUREAU / AFP

Plusieurs  milliers d'intermittents du spectacle ont  défilé jeudi à Paris pour protester contre la  volonté du Medef de  supprimer leur régime spécifique d'indemnisation  chômage, a constaté  l'AFP.

Selon la CGT, 15 à 20.000 personnes ont défilé dans 20 villes  de  France, dont 7.000 à Paris, à l'appel des intermittents du  spectacle,  très mobilisés sur le dossier depuis la réforme de leur  régime en 2003.  Quelques spectacles ont aussi dû être annulés en raison  de préavis de  grève.

«Ca sent le Gattaz !!  ca va péter»

Pour la CGT, qui appelait aussi l'ensemble des salariés et  des  demandeurs d'emploi à la mobilisation, le projet patronal conduirait  à  réduire les allocations des 2,2 millions de chômeurs indemnisés. Le   Medef préconise notamment la suppression des régimes plus favorables des   intermittents (112.000 indemnisés) et des intérimaires (366.000) et la   modulation des allocations en fonction de la conjoncture.

«Le medef partenaire« social ? quelle comédie !!»,  «spectacle  minable au Medef», «1.300 euros par mois, 13 employeurs par  an, vie ma  vie d'intermittente Monsieur du Medef», «Ca sent le Gattaz !!  ca va  péter», proclamaient des banderoles tenues par tous les corps de  métier  : truquistes, réalisateurs, interprètes...

L'avant-dernière séance de négociation sur l'assurance chômage se déroulait jeudi 27 février dans un Medef en état de siège, vers lequel se dirigeait un cortège plusieurs milliers d'intermittents opposés, comme les syndicats et le gouvernement, à la volonté patronale de supprimer leur régime.



Supprimer le régime spécifique des  intermittents

Des manifestations ont également été organisées en province,  comme à  Marseille où plusieurs centaines de personnes se sont  rassemblées dans  la matinée sous les fenêtres du patronat local. «La  culture coûte trop  cher ? Essayez l'ignorance !!», disait une pancarte. Dans un projet d'accord transmis mercredi aux syndicats, le  Medef a  réitéré sa proposition de supprimer le régime spécifique des   intermittents du spectacle. Le patronat propose qu'une «concertation»  soit engagée avec  l'Etat pour que celui-ci finance le sûrcoût lié au  régime des  intermittents, qui s'élèverait à 300 à 350 millions d'euros,  selon un  récent rapport parlementaire.

Les discussions sur le pacte de responsabilité  débutent vendredi

«Les enjeux sont lourds, on nous propose la remise en cause  de tous  les droits des demandeurs d'emploi qui pourraient bénéficier  d'un petit  plus : les intérimaires, les chômeurs en activité réduite,  ceux qui  ont négocié un prime de licenciement supra-légale, les  intermittents», a  lancé Eric Aubin, le négociateur de la CGT, qui avait  quitté la séance  de négociation pour aller à la tribune devant les  manifestants.

Alors que les discussions sur le pacte de responsabilité  débutent  vendredi, «le gouvernement peut peser en disant au patronat »attention  si vous touchez à l'assurance chômage et l'intermittence«», a  estimé  Fabien André, du Syndéac. Ce syndicat d'employeurs du spectacle,  qui  est ouvert comme la CGT à une réforme du régime, déplore que le  dossier  soit utilisé comme un chiffon rouge dans la négociation Unédic.

Confrontés à un chômage record (3,31 millions de demandeurs  d'emploi  sans activité fin janvier), les partenaires sociaux (Medef,  CGPME,  UPA, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO) se sont donné jusqu'au 13  mars  pour se mettre d'accord sur une nouvelle convention d'assurance  chômage  fixant notamment le montant et la durée des allocations.

Les droits rechargeables

De fait, les partenaires sociaux devaient se concentrer jeudi  sur  les «droits rechargeables». Objectif : permettre aux chômeurs qui   retrouvent un emploi sans avoir épuisé leurs droits de les conserver, au   moins en partie, et de les cumuler avec leurs nouveaux droits s'ils   retombent au chômage. Les partenaires sociaux devront trouver un terrain  d'entente  sur leur mise en oeuvre, sans plomber les finances de  l'Unédic, une  tâche qui s'annonce ardue.