VIDEO. Assurance chômage: Forte mobilisation d'intermittents en marche vers le Medef
MOBILISATION Ils ont manifesté devant le siège du Medef...
Plusieurs milliers d'intermittents du spectacle ont défilé jeudi à Paris pour protester contre la volonté du Medef de supprimer leur régime spécifique d'indemnisation chômage, a constaté l'AFP.
Selon la CGT, 15 à 20.000 personnes ont défilé dans 20 villes de France, dont 7.000 à Paris, à l'appel des intermittents du spectacle, très mobilisés sur le dossier depuis la réforme de leur régime en 2003. Quelques spectacles ont aussi dû être annulés en raison de préavis de grève.
«Ca sent le Gattaz !! ca va péter»
Pour la CGT, qui appelait aussi l'ensemble des salariés et des demandeurs d'emploi à la mobilisation, le projet patronal conduirait à réduire les allocations des 2,2 millions de chômeurs indemnisés. Le Medef préconise notamment la suppression des régimes plus favorables des intermittents (112.000 indemnisés) et des intérimaires (366.000) et la modulation des allocations en fonction de la conjoncture.
«Le medef partenaire« social ? quelle comédie !!», «spectacle minable au Medef», «1.300 euros par mois, 13 employeurs par an, vie ma vie d'intermittente Monsieur du Medef», «Ca sent le Gattaz !! ca va péter», proclamaient des banderoles tenues par tous les corps de métier : truquistes, réalisateurs, interprètes...
L'avant-dernière séance de négociation sur l'assurance chômage se déroulait jeudi 27 février dans un Medef en état de siège, vers lequel se dirigeait un cortège plusieurs milliers d'intermittents opposés, comme les syndicats et le gouvernement, à la volonté patronale de supprimer leur régime.
Supprimer le régime spécifique des intermittents
Des manifestations ont également été organisées en province, comme à Marseille où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la matinée sous les fenêtres du patronat local. «La culture coûte trop cher ? Essayez l'ignorance !!», disait une pancarte. Dans un projet d'accord transmis mercredi aux syndicats, le Medef a réitéré sa proposition de supprimer le régime spécifique des intermittents du spectacle. Le patronat propose qu'une «concertation» soit engagée avec l'Etat pour que celui-ci finance le sûrcoût lié au régime des intermittents, qui s'élèverait à 300 à 350 millions d'euros, selon un récent rapport parlementaire.
Les discussions sur le pacte de responsabilité débutent vendredi
«Les enjeux sont lourds, on nous propose la remise en cause de tous les droits des demandeurs d'emploi qui pourraient bénéficier d'un petit plus : les intérimaires, les chômeurs en activité réduite, ceux qui ont négocié un prime de licenciement supra-légale, les intermittents», a lancé Eric Aubin, le négociateur de la CGT, qui avait quitté la séance de négociation pour aller à la tribune devant les manifestants.
Alors que les discussions sur le pacte de responsabilité débutent vendredi, «le gouvernement peut peser en disant au patronat »attention si vous touchez à l'assurance chômage et l'intermittence«», a estimé Fabien André, du Syndéac. Ce syndicat d'employeurs du spectacle, qui est ouvert comme la CGT à une réforme du régime, déplore que le dossier soit utilisé comme un chiffon rouge dans la négociation Unédic.
Confrontés à un chômage record (3,31 millions de demandeurs d'emploi sans activité fin janvier), les partenaires sociaux (Medef, CGPME, UPA, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO) se sont donné jusqu'au 13 mars pour se mettre d'accord sur une nouvelle convention d'assurance chômage fixant notamment le montant et la durée des allocations.
Les droits rechargeables
De fait, les partenaires sociaux devaient se concentrer jeudi sur les «droits rechargeables». Objectif : permettre aux chômeurs qui retrouvent un emploi sans avoir épuisé leurs droits de les conserver, au moins en partie, et de les cumuler avec leurs nouveaux droits s'ils retombent au chômage. Les partenaires sociaux devront trouver un terrain d'entente sur leur mise en oeuvre, sans plomber les finances de l'Unédic, une tâche qui s'annonce ardue.