Les Français et les Italiens champions d’Europe de l’infidélité

SEXUALITE Selon une enquête de l'Ifop, commandée par le site de rencontre extraconjugales Gleeden.com...

Mathieu Gruel
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Illustration d'un couple s'embrassant dans une chambre d'hôtel.
Illustration d'un couple s'embrassant dans une chambre d'hôtel. — SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Le cliché du mâle latin a la dent dure. Publiée ce jeudi, une enquête* pour savoir comment l’infidélité était perçue, pratiquée et vécue dans les principaux pays européens, montre que c'est en France (55%) et en Italie (55%), que la proportion d’hommes ayant déjà été infidèles au cours de leur vie est la plus élevée.



 

Dans ces sociétés imprégnées de culture latine ou catholique, on observe aussi une forte dichotomie des comportements extra-conjugaux en fonction du sexe. En effet, l’extra-conjugalité y apparaît comme un phénomène largement masculin alors qu’elle semble être une pratique plus mixte dans des pays plus «égalitaires» sur le plan sexuel comme le Royaume-Uni et surtout l’Allemagne où les «écarts de conduite» s’avèrent aussi nombreux chez les femmes (43%) que chez les hommes (46%).



 

Si on analyse plus en détail les différentes formes d’infidélité auxquels les gens peuvent se livrer, c'est en Italie qu’elles sont les plus répandues, à l’exception de l’échange d’un baiser avec une autre personne que son partenaire, qui est plus forte dans les pays à dominante protestante comme l’Allemagne et le Royaume-Uni.



 

Mais c'est en France que la disposition à l’infidélité est la plus élevée: plus d’un Français sur trois (35%) pourrait être infidèle s’il était sûr que personne ne soit un jour au courant, soit une proportion plus forte qu’au Royaume-Uni (25%), en Allemagne (31%) ou dans les autres pays de tradition catholique comme l’Espagne (31%), la Belgique (30%) ou l’Italie (28%).



 

C’est également en France et en Belgique que l’on recense le plus de victimes d’une infidélité dans la gent masculine: près d’un homme sur deux (45% en France, 46% en Belgique) pensent avoir déjà été trompés, contre à peine plus d’un sur trois dans le reste de l’Europe (34% en Espagne, 35% en Italie et en Allemagne). Quelle que soit leur nationalité, les femmes sont toutefois toujours plus nombreuses que les hommes à avoir déjà été victimes d’une infidélité, en particulier en France (53%) et en Belgique (51%) où leur proportion dépasse le seuil symbolique des 50%.



 

Concernant la vision de l’infidélité, si elle est plus rigide chez les femmes que chez les hommes, ce n'est pas le cas pour des formes d’infidélité «fantasmatique» comme le fait de rêver de faire l’amour avec une autre personne que son partenaire.



 

Quant à la transgression du principe de fidélité, elle ne suscite qu’un sentiment de culpabilité limité. En effet, à l’exception des Britanniques, la grande majorité des Européens interrogés dans le cadre de cette enquête ne regrettent pas d’avoir trompé leurs conjoints présents ou passés: les moins complexés sur ce sujet étant les Italiens (27%), les Français (28%) et les Allemands (28%), devant les Belges (30%) et les Espagnols (36%).



 

Près des trois quarts des Européens interrogés dans le cadre de cette enquête croient encore possible de sceller un serment de fidélité pour la vie, sachant quel que soit leur nationalité, les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à croire en cet idéal d'une « fidélité éternelle». La possibilité de respecter ce principe d’exclusivité sexuelle entre partenaires suscite néanmoins beaucoup plus de scepticisme en France que dans les autres pays européens.



 

Si la fidélité reste une règle morale fortement valorisée, elle est de moins en moins associée à la notion de fidélité sexuelle. L’idée selon laquelle « il est possible d’aimer quelqu’un tout en lui étant infidèle » a ainsi fortement progressé en quelques années au point d’être désormais majoritaire dans tous les pays européens.

C'est particulièrement le cas en France où la proportion de personnes partagent ce point de vue parmi les gens vivant en couple est passée 53% en 2010 à 63% en 2014.

**Etude réalisée du 7 au 9 janvier 2014 via Internet, selon la méthode  des quotas sur un échantillon de 4.879 personnes, représentatif de la  population française, allemande, britannique, belge, espagnole et  italienne âgée de 18 ans et plus.