Des policiers interdits de donner des RTT à un collègue dont la fille est malade
Une fois n’est pas coutume, on ne pourra pas dire que les fonctionnaires ont plus de droits que les salariés du privé. RTL rapporte ce mardi qu’un élan de solidarité de policiers envers l’un des leurs, via des dons de RTT, se heurte au refus de l’administration.
En effet, les collègues d’un policier de Nancy, dont la fille est atteinte d’un maladie grave nécessitant une greffe de moelle osseuse, lui ont offert plusieurs journées de RTT ou de congés. Ainsi, le fonctionnaire de police pouvait se rendre au chevet de sa fille, à Paris, où elle sera soignée pendant six mois. Sauf que l’administration n’a pas accepté ce don au motif que la loi ne prévoit rien en la matière dans la fonction publique. En revanche, dans le privé, c’est possible, dans la mesure où il y a un accord d’entreprise.
«On n’est que des numéros»
«On a du mal à comprendre qu'on brise cet élan de solidarité. Je comprends bien qu'il faille toujours se baser sur ces textes. On ne peut pas faire n'importe quoi. Mais humainement, on a du mal à comprendre la décision de l'administration», regrette le père de famille auprès de la radio. La seule solution qui s’offre à Christophe Grosjean est de prendre un «congé de présence parental», indemnisé à 900 euros, mais cela mettrait en péril la situation financière de la famille puisque la mère de la fillette a déjà aménagé son temps de travail, impliquant une baisse de salaire.
«On a l’impression de n’être que des matricules, on n’est que des numéros», déplore sur France info Eric Mignot, le secrétaire départemental du syndicat policier Alliance.
La direction trouve une autre solution
La direction des ressources humaines a toutefois proposé au policier, dans un premier temps, de cumuler l'ensemble de ses RTT et de ses congés, de prendre un congé de présence parentale non-rémunéré, voire de demander une mutation à Paris le temps de l'hospitalisation. Puis, mardi matin, le directeur général de la police nationale a finalement appelé le brigadier-chef et lui a proposé quinze jours de congés exceptionnels au moment de l'opération de sa fille, plus une journée par semaine à accoler à ses repos cycliques pendant un an, selon un communiqué de la direction générale de la police nationale.
«C'est tout de même un grand soulagement pour nous», s'est réjouie l'épouse du policier mardi sur Europe 1, tout en regrettant qu'il ait fallu attendre si longtemps avant d'aboutir à une solution.