Décès d'Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes

DISPARITION Elle était une pionnière du mouvement féministe en France...

20 Minutes avec AFP
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Antoinette Fouque à Paris en 2003.
Antoinette Fouque à Paris en 2003. — GINIES/SIPA

Antoinette Fouque,  cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968, est  décédée dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris à l'âge de 77 ans, ont  annoncé vendredi soir «ses amies du MLF».

De formation littéraire, cette psychanalyste avait été à  l'origine de la création du MLF avec Monique Wittig, lors d'une réunion  en octobre 1968. Dès l'annonce de sa mort, les hommages de multipliaient, notamment sur Twitter.

Hommage à Antoinette Fouque qui vient de disparaître. Elle restera un modèle d'indépendance pour nous toutes.
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 21 Février 2014
touchée par la mort d'Antoinette Fouque, femme de combats, qui a en particulier si bien et si joliment (re)lié féminisme et maternité.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 21 Février 2014
 
Je rends hommage à Antoinette Fouque, psychanalyste et cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) disparue à l'âge de 77 ans.
— Claude Bartolone (@claudebartolone) 21 Février 2014

 

Figure historique du féminisme français des années 70,  créatrice et directrice des éditions des Femmes (1973), elle fut  l'animatrice du groupe "Psychanalyse et Politique", l'un des courants  majeurs du féminisme en France. Elle avait été députée européenne (Radicale) de 1994 à 1999.

Positions souvent controversées

Née le 1er octobre 1936 à Marseille,  Antoinette Fouque, diplômée d'études supérieures de lettres et docteur  en sciences politiques, est d'abord enseignante (1961), et  parallèlement, à partir de 1964, critique littéraire et traductrice,  notamment aux Cahiers du Sud et à La Quinzaine littéraire. En 1968, elle participe à la fondation du MLF, au sein duquel elle fonde et anime le groupe «Psychanalyse et Politique».

Dans la foulée de la création des éditions des Femmes, elle  ouvre trois librairies «Des Femmes» à Paris, Lyon et Marseille, dirige  Le Quotidien des femmes (1974), puis Femmes en mouvement (1978-1982), et  inaugure la Bibliothèque des voix, composée de livres-cassettes. Devenue entre-temps psychanalyste, Antoinette Fouque préside  l'Alliance française de San Diego aux Etats-Unis (1986-1988), avant de  fonder en 1989 L'Alliance des femmes pour la démocratie, dont elle sera  présidente.

Dans les années 90, cette théoricienne du féminisme, aux  positions souvent controversées, s'engage nettement sur le terrain  politique.

Eurodéputée sur la liste de Bernard Tapie

Chargée de mission auprès de Michèle André, secrétaire d'Etat  aux Droits des femmes en 1990, elle fonde deux ans plus tard le club  Parité 2000, avant d'être élue au Parlement européen en 1994, sur la  liste «Energie radicale» de son compatriote marseillais Bernard Tapie. A Strasbourg, elle sera vice-présidente de la commission des  Droits de la femme, et déléguée de l'UE à la conférence mondiale des  femmes à Pékin (Chine) en 1995.

Parallèlement, elle est chargée de séminaires en sciences  politiques et directrice de recherches à l'université de Paris-VIII  Saint-Denis.

Commandeur de la Légion d'honneur, grand officier de l'ordre  national du Mérite, commandeur des Arts et des Lettres, Antoinette  Fouque, mère d'un fils, avait notamment publié Il y a deux sexes  (1995, réédité en 2004).