Les brigades anticriminalité, ces championnes du flagrant délit

William Molinié
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Mercredi 12 février 2014, interpellation de trois mineurs pour une tentative de vol avec violence à Paris par les policiers de la BAC du 8e.
Mercredi 12 février 2014, interpellation de trois mineurs pour une tentative de vol avec violence à Paris par les policiers de la BAC du 8e. — WILLIAM MOLINIE / 20 MINUTES

A peine ont-ils eu le temps d’asperger leur victime de gaz lacrymogènes et de tenter de lui voler son sac à main que les policiers leur sont tombés dessus. Les hommes du premier groupe de la brigade anticriminalité (BAC) du 8e arrondissement, avec l’aide de ceux du 17e, avaient vu juste.

A force de dévisager de travers les habitants du secteur, ces trois mineurs se sont fait repérer. Cela faisait plus d’une heure que les experts de la filature suivaient ces trois jeunes garçons et quadrillaient le quartier pour empêcher toute fuite.

 Un des policiers de la BAC du 8e en surveillance discrète avant l'interpellation des trois mineurs. W. M./20 Minutes

Travail au comportement

Cette scène s’est jouée mercredi 12 février dans la rue Andrieux (8e). Un des beaux quartiers de la capitale sous surveillance discrète, ce jour-là, des policiers de la BAC du 8e. Blouson marron, sweat à capuche, jeans et baskets… Leur objectif est de se fondre dans le décor de la vie urbaine pour repérer les délits ou ceux sur le point d’être commis.

Vols à la tire, à la roulotte, cambriolages, transactions de stupéfiants… Les trois groupes de six policiers se relaient toute la journée pour arrêter en flagrant délit les délinquants. Avec une méthode identique. «On travaille au comportement. Par exemple, un type qui fait les halls d’immeuble est suspect. On le suit et on voit s’il commet un cambriolage», explique Sébastien, à la tête de la BAC du 8e.

 Les interpellés vont être placés en garde à vue au service de l'accueil et de l'investigation de proximité (SAIP) du 8e. W. M./20 Minutes

Peu de moyens

Parfois, la filature dure plusieurs heures. «On a été sur deux gamines le mois dernier pendant près de six heures. On les a arrêtées. Mais une semaine plus tard, les collègues du 15e les arrêtaient à nouveau», explique un policier du groupe. Leur action se heurte, selon eux, à une «réponse pénale pas assez sévère» à leur goût.

La BAC du 8e doit aussi faire face, comme bien d’autres, au manque de moyens. Par exemple, une seule voiture banalisée est disponible pour l’ensemble des effectifs. Dans d’autres arrondissements, les effectifs de la BAC sont parfois détournés de leur mission première. «Dans le 16e, on leur demande d’interpeller les vendeurs à la sauvette. Après, on s’étonne que les cambriolages augmentent», regrette un syndicaliste policier.

Dans le 8e, les effectifs reconnaissent pourvoir «rester relativement concentrés sur [leurs] objectifs». Régulièrement, les policiers arrivent à «sortir» des affaires. Comme récemment, l’arrestation d’une bande de braqueurs qui sévissaient rue de la Paix. Deux policiers ont d’ailleurs reçu jeudi dernier les félicitations écrites du préfet de police.

 La victime a été aspergée de bombe lacrymogène, retrouvée à proximité des lieux de l'interpellation. W. M./20 Minutes