VIDEO. Valls a envoyé aux préfets une circulaire pour encadrer l’interdiction des spectacles de Dieudonné

E.O.
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Manuel Valls au ministère de l'Intérieur le 3 janvier 2014.
Manuel Valls au ministère de l'Intérieur le 3 janvier 2014. — LIONEL BONAVENTURE / AFP

Manuel Valls passe aux actes. Le ministre de l’Intérieur a indiqué ce lundi qu’il avait envoyé aux préfets une circulaire pour encadrer l’interdiction des spectacles de Dieudonné. Manuel Valls a invoqué «deux motifs» d’interdiction: le «trouble à l’ordre public» et le fait que la «réunion» est «susceptible d’affecter le respect de la dignité humaine». «Ce n’est plus de la liberté artistique», a estimé le ministre, en déplacement en Seine-Saint-Denis.



La circulaire évoque les «propos antisémites» contenus le spectacle dont la première date en province est prévue jeudi à Nantes, ainsi que les «atteintes virulentes et choquantes à la mémoire des victimes de la Shoah». Et rappelle qu’un maire peut interdire une représentation dans sa ville si «elle s’inscrit dans une suite de spectacles ayant déjà donné lieu à des infractions pénales», si ces dernières «sont délibérées, réitérées en dépit des condamnations pénales précédentes» et «sont liées à des propos ou des scènes susceptibles d’affecter le respect dû à la dignité de la personne humaine».

La quenelle, un «geste profondément antisémite»

«Ce n’est plus de la liberté artistique», a relevé Manuel Valls, pour qui «le message insoutenable que (les spectacles) véhiculent est parfaitement compréhensible de la plupart des spectateurs».

Lors de son déplacement en Seine-Saint-Denis, le ministre de l’Intérieur a par ailleurs évoqué la quenelle, «un geste profondément antisémite», d’après lui. Or, «en plaçant son spectacle sous le signe de cette gestuelle (…), en déclarant dans un message diffusé le 1er janvier sur YouTube vouloir placer l’année 2014 "sous le signe de la quenelle", il annonce clairement sa volonté de persister dans la même voie, malgré neuf condamnations, dont sept définitives», est-il écrit dans la circulaire.

Le texte montre clairement la volonté du gouvernement de durcir le ton face à Dieudonné Toutefois, il «se borne à rappeler l'état du droit existant», indique Pierrick Gardien, avocat en droit public au barreau de Lyon, qui souligne qu’«une circulaire n'a jamais de caractère contraignant». Manuel Valls cherche ainsi «fixer la ligne de conduite à tenir» et à «montrer que le gouvernement est réactif».

La circulaire envoyée aux préfets: