Un livre interdit par la justice à la demande de deux cadres du FN

JUSTICE Pour atteinte à la vie privée...

M.P. avec AFP
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Steeve Briois (au premier plan), et Marine Le Pen,  lors du vote pour le second tour de l'élection cantonale 2011 à Hénin-Beaumont, le 27 mars 2011.
Steeve Briois (au premier plan), et Marine Le Pen, lors du vote pour le second tour de l'élection cantonale 2011 à Hénin-Beaumont, le 27 mars 2011. — BAZIZ CHIBANE/SIPA

Un livre sur le FN à Hénin-Beaumont interdit. La justice a donné raison jeudi à deux cadres du parti frontiste, Steeve Briois et Bruno Bilde, estimant que le livre portait atteinte à la vie privée.
 

Statuant en référé le tribunal de grande instance de Paris a  interdit aux éditions Jacob-Duvernet de publier en l'état l'ouvrage Le  Front national des villes & le Front national des champs d'Octave  Nitkowski sous astreinte de 10.000 euros par exemplaire, selon  l'ordonnance, consultée par l'AFP. L'ordionnance précise que l'ouvrage écrit par Octave Nitkovski, un jeune bloggeur de 17 ans, habitant d'Hénin-Beaumont, porte «atteinte à la vie privée» et ne peut être publié tant qu'il  n'aura pas été expurgé de quatre passages litigieux.

L'avocate de la maison d'édition fait appel


L'avocate de l'éditeur et de l'auteur, Me Léa Forestier, a immédiatement annoncé son intention de faire appel de cette décision. Me Wallerand de Saint-Just, avocat du secrétaire général du  FN Steeve Briois et du conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais Bruno  Bilde,  n'a pas souhaité réagir.

Octave Nitkovski s'était fait connaître en suivant les campagnes  électorales locales, son blog étant notamment hébergé par le site du  journal Libération.

Me Forestier s'est déclarée «très choquée» par la décision et  a souligné que «l'auteur et l'éditeur maintiennent que les informations  contenues dans l'ouvrage relèvent du débat public légitime» et ont déjà  été mentionnées sur des sites internet. Le livre devait commencer à être distribué jeudi. Ce genre de  mesure est rarissime. Le mois dernier, un livre édité par l'essayiste  proche de l'extrême droite Alain Soral avait été interdit pour  antisémitisme et quatre autres partiellement censurés.