Municipales à Paris: Carine Petit à la conquête du 14e
«Un bilan, ça ne fait pas un programme», reconnaît Carine Petit. Mais la candidate socialiste du 14e arrondissement de Paris veut prendre son temps avant d’accoucher du sien, attendu pour janvier 2014. Une phase d’écoute et de défense des actions des socialistes dans le 14e arrondissement. Pendant un mois, celle qui affrontera Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) lance des réunions pour solliciter l’avis des électeurs. Adjointe à la mairie du 14e, elle est donc tête de liste pour prendre la tête de l’arrondissement… Ce qui n’a pas eu l’air de faire l’unanimité dès le début.
Pendant des mois, Anne Hidalgo (PS) candidate à la Mairie de Paris s’est opposée à Pascal Cherki (PS), actuel maire et député, donc cumulard, peu disposé à lâcher son siège. «Le choix était clair, résume Carine Petit, désignée par les militants le 10 octobre. Le parti voulait le non-cumul, la féminisation, le renouvellement. On cumulait tous les atouts», sourit la candidate de 39 ans.
La victoire de 2001, un «pur moment de bonheur politique»
Originaire de Bourges (Cher), cette cadre à la ville de Bagneux (Hauts-de-Seine) embrasse la carrière politique en 2001. «La victoire de la gauche à Paris a été un pur moment de bonheur politique… et dans ma génération, il n’y en a pas eu 50.000!» Cette habitante depuis quinze ans du 14e, mère d’un garçon de 11 ans, dit vouloir défendre un arrondissement plus solidaire, plus écolo et plus accessible.
La polémique sur son logement social
En pleine polémique sur le logement social de certains candidats, elle a elle-même été épinglée pour avoir vécu pendant onze ans dans un HLM boulevard Jourdain (14e). «Nous ne sommes pas entrés par effraction! se justifie Carine Petit. A l’époque avec mon compagnon, nous avions des revenus qui correspondaient à cette demande. Et nous avons quitté ce 60 m2 quand nous avions les moyens de vivre dans le privé. Ces polémiques reviennent à chaque élection.»
Une campagne agressive
Après un sondage qui la donne en tête, Carine Petit semble sereine. D’autant que NKM se heurte à une candidate dissidente, Marie-Claire Carrère-Gée. Cette conseillère UMP de Paris critique Carine Petit pour son manque de charisme: «Je serai bien en peine de décrire un plus, quelque chose qui la démarque et qui l’identifie, tacle Marie-Claire Carrère-Gée. Sur le plan politique, c’est un prête-nom de Pascal Cherki, qui d’ailleurs est deuxième sur la liste socialiste.» Et si le PS assure que la mairie du 14e n’est plus «la belle endormie», la dissidente UMP estime que «sous Pierre Castagnou comme sous Pascal Cherki, mis à part le tramway, le 14e a été un parent pauvre de la Mairie de Paris, plus intéressé par le nord de la capitale».
L’élue, peu connue, joue la carte locale pour affronter une ancienne ministre rompue au jeu politique et médiatique. «Je n’ai pas d’ambition nationale, contrairement à mon adversaire. Si elle veut se servir du 14e pour son ambition personnelle, très bien. Faut-il avoir été ministre pour faire un bon maire?» Pour elle, la campagne s’est engagée sur un terrain agressif: «NKM est sur un registre sécuritaire, malsain, avec ses "documents secrets dévoilés". Elle prend le biais de l’attaque pour cacher le vide et sa méconnaissance du quotidien des Parisiens», tance la candidate qui n’a pas de mot tendre pour sa rivale.