Serge le lama: «Le cirque se fait de la pub sur le dos de Serge et c’est déplorable», juge la SPA
«Au début, ça nous a fait marrer, comme tout le monde. Mais aujourd’hui, ça va un peu trop loin…» Responsable de l’antenne bordelaise de la Société protectrice des animaux (SPA), Anne Dupuis n’en peut plus d’entendre parler des aventures de Serge le lama. «Le cirque se fait de la pub sur le dos de Serge et c’est déplorable, poursuit-elle. Ce n’est pas du tout sa place.»
Emmené en virée nocturne par cinq étudiants qui sortaient de boîte de nuit, Serge est depuis, sollicité de toutes parts. Rien que le week-end dernier, il a rendu visite aux clients d’un supermarché, donné le coup d’envoi de la rencontre entre les Girondins de Bordeaux et le FC Nantes et assisté à une rencontre de hockey à la patinoire locale.
«Comment peut-il penser à la place de son lama !»
«Tout ça pour permettre au gérant de se faire de l’argent», déplore Anne Dupuis. Et cela n’est pas terminé. Sollicité de toutes parts, le camélidé est attendu, en fin de semaine, au casino Palm Beach de Cannes (Alpes-Maritimes) pour une intervention dont le tarif est «confidentiel».
Et si les responsables du cirque affirment que Serge n’est pas du tout lassé par l’attention autour de lui, la SPA a du mal à y croire. «J’aimerais bien que le directeur du cirque m’explique comment il parvient à penser à la place de son lama!» s’étrangle Anne Dupuis.
Brigitte Bardot n’est pas «enchantée»
De son côté, la fondation Brigitte Bardot a, elle aussi, lu avec attention les coupures de presse relatant les exploits de Serge. «Brigitte ne prendra pas la parole sur le sujet car cela reste anecdotique et sa parole est rare, affirme le chargé de communication de la fondation. Cela ne veut pas dire que la situation nous enchante.»
En effet, si BB ne souhaite pas prendre position, Christophe Marie, son porte-parole n’hésite pas. «Ce qui nous agace surtout, c’est la publicité que se fait le cirque, lâche-t-il. Cela fait des années que l’on dénonce l’exploitation des animaux dans les cirques et tout le monde se gausse de cette histoire.» La façon «sympathique» de présenter les exploits de Serge ne saurait, selon lui, occulter «la souffrance de l’animal».
Et le porte-parole de rappeler que la fondation récupère régulièrement des animaux abandonnés par les cirques sur le bord des routes. «Il y a quelques temps, j’ai récupéré un alpagua aveugle à côté de Nîmes, conclut Christophe Marie. Il ressemblait beaucoup à Serge…»