Une conférence de citoyen va plancher sur la fin de vie dès la semaine prochaine
A la base, c’était prévu pour juin 2013. Puis pour décembre. Finalement, le projet de loi sur l’euthanasie ne devrait pas voir le jour avant début 2014, au mieux. Classée au rang numéro 21 des «60 engagements de campagne de François Hollande pour la France», la question de la fin de vie a été reportée par le chef de l’Etat lui-même en juin 2013 après un avis négatif du Comité national d’éthique (CCNE).
«En ce qui concerne le droit d’une personne en fin de vie à avoir accès à un acte médical visant à accélérer son décès (…), le Comité n’a pas abouti à des propositions unanimement partagées, écrivait à l’époque Jean-Claude Ameisen, le président du CCNE dans cet avis. La majorité de ses membres recommande de ne pas légaliser l’assistance au suicide et/ou l’euthanasie.»
Des Français sélectionnés selon la méthode des quotas
Après cet avis, François Hollande avait demandé au CCNE de poursuivre son travail de réflexion en organisant créant notamment une «Conférence citoyenne sur la fin de vie». Selon nos informations, ses travaux devraient débuter le week-end prochain. En effet, l’institut Ifop a sélectionné des Français représentatifs de la société -selon la méthode des quotas- chargés de réfléchir à l’euthanasie. «Ils vont se réunir dans un endroit secret afin de ne pas être soumis à la pression populaire et médiatique, a confirmé à 20 Minutes Jean-Claude Ameisen, président du CCNE. Aucune communication ne sera faite à ce sujet avant le 16 décembre.»
C’est à cette date que la Conférence citoyenne doit en effet remettre ses conclusions. Pour les rédiger, elle auditionnera tout un panel de spécialistes de la question que lui a soumis le CCNE. Mais aussi ceux qu’ils auront envie d’entendre. «Sur les quatre journées d’auditions, il y a en une où ils seront libres d’écouter qui ils veulent», poursuit Jean-Claude Ameisen.
Les sondages vont tous dans le même sens
«C’est bien, réagit Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité qui milite pour l’euthanasie active. Pour rendre son avis en juin, le CCNE n’avait auditionné que trois spécialistes qui étaient anti-euthanasie…» Le responsable associatif, auteur d’un livre sur le sujet*, sait très bien que l’opinion française est plus que favorable à accéder aux requêtes des malades qui veulent mourir sans souffrances.
En 1987 déjà, un sondage de la Sofres assurait que 87% des Français étaient favorables à une loi sur l’euthanasie. En 2011, la même question posée par l’Ifop recueillait, elle, 91% de réponses favorables. Si les citoyens sélectionnés par l’Ifop sont bien représentatifs de la société, ils devraient donc plaider en faveur d’un texte plus permissif que la loi Leonetti de 2005.