Le Loiret met fin à tout nouvel accueil de mineurs étrangers isolés

SOCIETE «On est débordés, on ne peut plus en accueillir», explique le président (UMP) du Conseil général...

20 Minutes avec AFP
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Des mineurs étrangers isolés dans un lieu d'accueil et d'orientation (LAO) de la Croix-Rouge
Des mineurs étrangers isolés dans un lieu d'accueil et d'orientation (LAO) de la Croix-Rouge — Mehdi Fedouach AFP

Le président UMP du conseil général du Loiret, Eric Doligé, a publié jeudi un arrêté «mettant fin à tout nouvel accueil de jeunes isolés étrangers par le service social à l'enfance» du département, en raison de la saturation des capacités d'accueil notamment.

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Contacté dimanche par l'AFP, Eric Doligé, qui est aussi sénateur, a confirmé cette information publiée par le site apostrophe45. Selon lui, au prorata de sa population, le Loiret devrait accueillir «60 ou 70 mineurs étrangers isolés. On en est à 220, pris en charge à 100% par le département». «On est débordés, on ne peut plus en accueillir. On n'a plus la capacité (financière) et les structures» pour cela, a-t-il dit.

«On ne sait plus quoi faire»

Depuis juin, date d'une «clé de répartition» mise en place au niveau national, «nous sommes le département qui a reçu le plus grand nombre de mineurs étrangers par rapport à la population totale», a assuré le sénateur.

«On aurait dû en accueillir 19 sur toute l'année 2013, or on en est déjà à 36 depuis juin», a affirmé Eric Doligé. «Et on est passé de 2 millions d'euros à 7 ME en deux ans et demi pour la prise en charge, ce qui, dans la situation budgétaire, est impossible», a-t-il souligné.

Par ailleurs, «on est dans l'impossibilité de recevoir les mineurs isolés du département», ceux qui doivent être immédiatement retirés de leurs familles, a assuré l'élu. «Aujourd'hui, quand un juge enlève un enfant de sa famille, on ne sait plus quoi faire».

«Il faut que l'Etat contrôle mieux les frontières»

«J'ai prévenu Mme (la ministre de la Justice Christiane) Taubira cinq fois, je n'ai pas eu de réponse», a-t-il déploré. «Mais dès que j'ai publié l'arrêté, le ministère m'a appelé pour me dire "on va arrêter de vous en envoyer". Moi, je dis: il faut arrêter mais il faut aussi régulariser le surplus».

Selon le président du conseil général, il était prévu d'accueillir 1.800 mineurs étrangers en France. «Il en est arrivé 889 depuis le 1er juin» et, à ce rythme-là, «on devrait plutôt arriver à 3.000» d'ici la fin de l'année. «Il faut que l'Etat réagisse, contrôle mieux les frontières et lutte contre les filières d'immigration» clandestines, a-t-il dit à l'AFP, réclamant aussi une répartition équitable de ces mineurs étrangers entre départements, certains n'en accueillant aucun ou très peu selon lui.

En août, le Conseil général de Mayenne avait pris une décision similaire.