Les autres affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est cité
JUSTICE Alors qu’il a obtenu ce lundi un non-lieu dans l’affaire Bettencourt...
Si l’avenir judiciaire de Nicolas Sarkozy s’éclaircit avec le non-lieu obtenu lundi dans l’affaire Bettencourt, il reste bien des dossiers où le nom de l’ex-Président est cité. Dans ces affaires, l'ex-chef de l'État n'est pas judiciairement mis en cause.
Volet financier de l’affaire Karachi
Deux juges enquêtent sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995, par le biais de rétrocommissions présumées dans le cadre de contrats d'armement, d'une part, et de détournements éventuels des fonds secrets de Matignon, de l'autre. Si plusieurs de ses proches sont mis en examen, Nicolas Sarkozy, alors porte-parole de la campagne d'Édouard Balladur, n'est pas mis en cause dans ce dossier.
C'est pourtant en marge de cette affaire que s'est concrétisé pour lui la semaine dernière un nouveau front judiciaire. En septembre 2011, l'Élysée affirmait dans un communiqué que «dans l'affaire dite de Karachi, le nom du chef de l'État n'apparaît dans aucun des éléments du dossier», laissant supposer que Sarkozy avait pu avoir connaissance de pièces couvertes par le secret de l'instruction. Cela avait outré les familles de victimes de l'attentat. La chambre de l'instruction a autorisé jeudi dernier les juges à enquêter sur une éventuelle complicité de violation de ce secret par l'ex-Président.
Libye
Des juges enquêtent depuis avril, notamment pour corruption et abus de biens sociaux, concernant les accusations de financement de la campagne de 2007 portées par l'intermédiaire Ziad Takieddine. L'homme d'affaires franco-libanais avait affirmé le 19 décembre détenir les preuves d'un financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, sans toutefois les fournir. Son domicile a été perquisitionné en avril.
Ce fut également le cas, en février, du domicile et du cabinet de Claude Guéant. Les enquêteurs avaient alors notamment retrouvé trace d'un versement de 500.000 euros: le paiement de deux tableaux d'un peintre flamand vendus à un avocat malaisien, selon l'ancien secrétaire général de l'Élysée.
En revanche, le document attribué à un ex-homme de confiance du colonel Kadhafi, faisant état d'un «accord de principe» conclu en 2006 avec Tripoli pour apporter 50 millions d'euros à la campagne du candidat Sarkozy, n'est pas intégré dans cette information judiciaire.
Sondages de l’Elysée
Un juge enquête, depuis début 2013, sur la régularité des contrats conclus, sans appel d'offres, entre l'Élysée et neuf instituts de sondage à l'époque de Nicolas Sarkozy. Un bureau et le domicile parisien d'un ex-conseiller présidentiel, Patrick Buisson, ont été perquisitionnés début avril.
Affaire Lagarde/Tapie
Trois juges d'instruction enquêtent sur la décision prise fin 2007 par l'ex-ministre de l'Économie Christine Lagarde, actuelle directrice générale du Fonds monétaire international, de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux opposant depuis 1993 l'homme d'affaires Bernard Tapie au Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas. Les juges ont perquisitionné chez Claude Guéant, suggérant qu'ils s'intéressent au rôle de l'ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy dans la décision de recourir à cet arbitrage. L’ex-Président a rencontré au moins six fois Bernard Tapie en 2007, avant son élection, et à douze reprises une fois installé à l'Élysée, entre le 15 juin 2007 et le 21 novembre 2010.