Un nombre «restreint» de nouvelles zones de sécurité prioritaires (ZSP) verra le jour d'ici à la fin de l'année, s'ajoutant aux 64 déjà créées depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir en 2012, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Selon son entourage, ces nouvelles ZSP pourraient être au nombre de 10 à 20, mais la liste n'est pas arrêtée.
Bilan
Voilà un an que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, exerce sa politique de sécurité. Une nouvelle méthode de traitement de la délinquance qui se veut locale, globale et personnalisée. Sa mesure phare est la zone de sécurité prioritaire (ZSP), dont il dresse le bilan ce lundi matin, à l’Ecole militaire, devant les cadres des forces de sécurité du pays (police, gendarmerie).
Depuis septembre 2012, soixante-quatre quartiers ont été placés en ZSP. En mai dernier, déjà, le ministre de l’Intérieur se targuait d’un bilan positif. «Les premiers résultats sont là», affichait-il, se refusant à communiquer des chiffres, qui selon lui sont inutilisables jusqu’à la fin de l’année à cause d’un changement de méthode d’enregistrement par les forces de l’ordre. Une recommandation suivie par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, organisme indépendant chargé de rendre compte des évolutions des phénomènes délinquants et criminels en France.
«Un fait divers, une ZSP»
La «méthode Valls» veut concentrer les moyens de l’Etat pour faire baisser le nombre de délits. BAC, policiers, gendarmes, services d’investigations, justice, transports, bailleurs sociaux, mairies, éducation nationale, inspection du travail, impôts, pôle-emploi, associations, URSSAF sont ainsi mis en réseau afin de fixer des objectifs précis en fonction des formes de délinquance du territoire.
«Le concept des ZSP est bon. Il mériterait même d’être généralisé», soutient Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police. Cependant, selon le syndicaliste, «cela se fait au détriment d’autres territoires». «Le reste est fragilisé au profit des ZSP», explique-t-il.
Par ailleurs, le nombre important de création de ZSP depuis un an (15 au départ, 64 aujourd’hui) fait craindre à certains policiers une sorte de «course à l’échalote». «Avec Sarkozy, c’était “un fait divers, une loi”. Valls, c’est “un fait divers, une ZSP”», regrette un cadre de la police nationale.