Tabac: les buralistes en grève administrative lundi

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La Confédération des buralistes va bloquer lundi, jour de la prochaine hausse des prix du tabac, des déclarations administratives et apposer des affiches dans les bureaux de tabac pour "interpeller" ses 10 millions de clients "sur ce qu'ils payent réellement", annonce-elle mercredi
La Confédération des buralistes va bloquer lundi, jour de la prochaine hausse des prix du tabac, des déclarations administratives et apposer des affiches dans les bureaux de tabac pour "interpeller" ses 10 millions de clients "sur ce qu'ils payent réellement", annonce-elle mercredi — Denis Charlet AFP

La Confédération des buralistes va bloquer lundi, jour de la prochaine hausse des prix du tabac, des déclarations administratives et apposer des affiches dans les bureaux de tabac pour «interpeller» ses 10 millions de clients «sur ce qu'ils payent réellement», annonce-elle mercredi.

Le 15 juillet, le prix des cigarettes va augmenter de 20 centimes, celui du tabac à rouler de 40 centimes. Le paquet de cigarettes le moins cher coûtera 6,30 euros, le plus vendu passera à 6,80.

Cette nouvelle hausse des prix, qui survient alors que les ventes officielles sont en baisse, inquiète les buralistes qui craignent à nouveau un recul de leur activité.

Lundi, les buralistes n'enverront pas à l'administration les «déclarations de stock» qu'ils doivent remplir à chaque changement de prix.

Par ailleurs, les 27.000 buralistes sont invités à apposer une affiche «destinée à interpeller les 10 millions de clients du réseau sur ce qu'ils payent réellement (décomposition du prix d'une cigarette, entre taxes, fabrication/distribution et commission allouée aux buralistes)».

Outre la hausse des prix, la Confédération s'inquiète aussi du rapport Queyranne qui doit être remis mercredi. Selon la Confédération, le rapport propose de «démanteler le contrat d’avenir signé entre les buralistes et l’Etat», qui prévoit des compensations financières au recul des ventes de tabac.

«L’avenir d’un nombre important de buralistes pourrait se jouer sur ces seules recommandations, estime la Confédération. Près d'un millier de buralistes frontaliers ou encore plusieurs centaines de petits débits ruraux, sont déjà fragilisés».

Selon la Confédération, la suppression de la remise compensatoire (une des mesure du Contrat d'avenir) affecterait «23.000 des 27.000 buralistes, avec une baisse des commissions tabac pouvant aller de 2% à 17%, selon le niveau de ventes».

La suppression de la remise additionnelle, destinée aux buralistes les plus fragilisés, principalement situés dans les départements frontaliers, affecterait «5.270 buralistes et se traduirait par une baisse des commissions tabac pouvant aller de 8% à 27%, selon le niveau des ventes», souligne-t-elle.

Le président des buralistes, Pascal Montredon, à la tête d'une délégation de la confédération des buralistes, a rencontré mercredi le ministre délégué chargé du Budget Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi soir Bercy.

M. Cazeneuve «a rappelé» que les hausses de prix du tabac étaient «justifiées par la politique de santé publique du Gouvernement, car elles ont un impact direct sur la consommation», ont informé les services du ministre dans un communiqué.

«Il a indiqué que les propositions concernant les buralistes formulées dans le rapport Queyranne sur la modernisation des aides publiques aux entreprises ne constituaient qu'une piste de réflexion, et qu'aucune décision ne serait prise concernant le contrat d'avenir - ensemble d’aides financières attribuées aux buralistes en contrepartie de leur mission de service public - sans concertation approfondie avec les buralistes», a précisé Bercy dans son communiqué.

Une nouvelle rencontre aura lieu en septembre, indique le ministère.