Paris: La marche des fiertés n'en a pas fini avec les revendications

SOCIÉTÉ medi à Paris, de Montparnasse à Bastille, si la marche des fiertés va fêter le mariage pour tous, la lutte pour l’égalité des droits reste sa principale revendication...

Maud Pierron
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La marche des fiertés à Paris le 30 juin 2012.
La marche des fiertés à Paris le 30 juin 2012. — F. DUFOUR / AFP

Le fête, les cotillons… et les revendications. «Cette marche va être aussi massive, festive et revendicative que les autres années», prévient Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter LGBT, qui coordonne l’organisation de l’événement ce samedi. Car si cette gay pride aura un parfum particulier -vote du mariage pour tous oblige- «la lutte continue», lâche Marine Romezin, du collectif «Oui oui oui».

«Le mariage est une avancée mais il y a deux gros bémols: les six mois d’homophobie qui ne sont pas terminés et l’accès à la PMA pour les lesbiennes, sur lequel on s’est fait balader», grince-t-elle. «C’est la grosse déception», confirme Nicolas Gougain qui place également la PMA en tête des revendications du cortège. Pour lui, la porte n’est pas encore définitivement fermée. «Tant qu’il y a des militants, il y a de l’espoir. On a mis des années à obtenir le mariage, et en théorie, cette majorité s’était engagée sur ce thème», insiste-t-il.

Si Hollande s’était dit favorable à la PMA durant la campagne présidentielle, il ne l’avait pas inscrit formellement dans ces engagements. Mais la majorité socialiste semblait en effet vouloir l’inscrire dans le texte pour le mariage pour tous... Jusqu’à ce que les «anti» se mobilisent fortement et que la gauche recule, se retranchant derrière l’avis du comité consultatif national d’éthique.

«Homophobie décomplexée»

«La PMA a été la monnaie d’échange pour les «anti», assure Marine Romezil. Encore une fois, c’est le droit des femmes et le droit des lesbiennes qui trinquent.» Le collectif «Oui oui oui» se donne jusqu’à la fin de l’année pour réussir à convaincre la majorité, «on va jeter toutes nos forces dans la bataille» pour l’inscrire dans la loi sur la famille, car ensuite, «cette parenthèse sera fermée» pour ce mandat. 

Si la PMA est la requête la plus visible, d’autres mots d’ordre seront portés par les marcheurs festifs –500.000 personnes sont attendues. Notamment le droit des personnes trans, pour qui la LGBT demande une démédicalisation du changement d’état civil et un raccourcissement des procédures qui peuvent durer de deux à neuf ans, et des mesures concrètes pour l’homophobie et la transphobie. «Les mentalités ont beaucoup évolué, notamment grâce à l’évolution de la loi, avec le PACS entre autres», rappelle toutefois Nicolas Gougain. Mais «les discriminations au quotidien, à l’école, au travail» sont encore trop importantes, notamment au regard «de l’homophobie décomplexée» qui a jailli avec le débat sur le mariage pour tous. «Il faut un calendrier, des objectifs, des moyens, des évaluations», réclame Nicolas Gougain qui se félicite toutefois du plan interministériel de lutte contre l’homophobie lancé pa Najat Vallaud-Belkacem.

Mais pour beaucoup de participants, samedi restera l’occasion de «la célébration du mariage», concède Nicolas Goulain. «On va profiter, se faire plaisir, car c’est notre moment, mais aussi revendiquer: les deux sont complémentaires», confirme Marine Romezin.

Le parcours

Rendez-vous à partir de 13h30 pour un départ à 14h, place du 18 juin 1940 vers Montparnasse, pour une arrivée à Bastille.