Le TGI de Tours dissout le «Cannabis social club français»

JUSTICE Le juge estime que l'association est «illicite» et interdit à ses membres de se réunir...

20 Minutes avec AFP
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Dominique Broc, le fondateur des Cannabis social clubs (CSC) devant sa production, le 4 janvier 2013, près de Tours (Indre-et-Loire).
Dominique Broc, le fondateur des Cannabis social clubs (CSC) devant sa production, le 4 janvier 2013, près de Tours (Indre-et-Loire). — A.JOCARD / AFP

Le tribunal de  grande instance de Tours a prononcé  jeudi en audience civile la  dissolution du «Cannabis social club  français» qui prône la  dépénalisation du cannabis et dont le  porte-parole a été condamné à huit  mois de prison avec sursis le 18  avril. La justice, qui estime que cette association est «illicite», a interdit à ses membres de se réunir.

Lors de l'audience du 2 mai, le procureur Philippe Varin  avait  requis la dissolution de l'organisation dont les statuts avaient  été  déposés le 4 mars. Cette association était présentée par son  fondateur  comme la «fédération» des Cannabis social clubs, des  groupements de  particuliers cultivant du cannabis pour leur consommation  personnelle.

Pas une surprise

Selon Philippe Baron, avocat du Cannabis social club  français,  «cette décision n'est pas une surprise dans la mesure où se  posait la  question de la licéité [conformité au droit, ndlr] de l'objet  de  l'association. Tant que le cannabis est illégal en France, parler de  la  licéité de l'association est impossible».

Parallèlement début juin, un décret publié au Journal  officiel et  entré en vigueur a ouvert la voie à la vente de médicaments  contenant  du cannabis. «Je constate que le gouvernement a fait un pas  vers la  reconnaissance du cannabis médical», a commenté jeudi Philippe Baron  auprès  d'un correspondant de l'AFP. «Je pose donc la question: Comment fera-t-on pour mettre du   cannabis à l'intérieur du médicament? Il faudra bien des associations   pour le cultiver», a-t-il dit à l'AFP.

«Aller jusqu'au bout»

«Notre combat est juste. Nous allons aller jusqu'au bout,  devant les  juridictions européennes s'il le faut» a déclaré à l'AFP  Jean-François  Sarrazin, co-fondateur, avec Dominique Broc, du «Cannabis  social club  français». Dominique Broc, un jardinier de 44 ans, est à l'origine de  ces  Cannabis social clubs, qu'il présente comme des groupements  d'adultes  «basés sur l'amitié» qui cultivent ensemble du cannabis pour  leur  consommation personnelle, afin de «s'affranchir du marché noir».

Il avait été interpellé le 21 février à son domicile   d'Esvres-sur-Indre (Indre-et-Loire). Les gendarmes y ont saisi 126   plants de chanvre et 26 g de cannabis. Dominique Broc a été condamné le 18 avril à Tours à huit mois de  prison  avec sursis et 2.500 euros d'amende pour détention et usage de  drogue  et refus de prélèvement d'ADN.