Gifler son enfant n'est pas anodin, selon une nouvelle campagne

EDUCATION Un spot diffusé à la télé veut convaincre que les fessées peuvent avoir des conséquences néfastes sur les enfants...

20 Minutes avec AFP
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Capture d'écran de la nouvelle campagne contre la gifle de la Fondation pour l'enfance.
Capture d'écran de la nouvelle campagne contre la gifle de la Fondation pour l'enfance. — Capture d'écran/Youtube

Voilà de quoi relancer la polémique sur la fessée... Une  nouvelle  campagne télévisée contre les «violences éducatives  ordinaires»,  réalisée par la Fondation pour l'enfance, veut convaincre  que claques et  fessées, loin d'être des gestes anodins, peuvent avoir  des conséquences  néfastes sur les enfants.

Un spot de trente secondes, qui sera diffusé à partir du 22  juin sur  les chaînes télévisées et sur internet, montre un enfant giflé  par sa  mère parce qu'il faisait du bruit pendant qu'elle était au  téléphone.  La scène est ensuite projetée au ralenti pour montrer l'effet  ressenti  par le petit garçon, accompagnée de la mention: «une petite  claque pour  vous, une grosse claque pour lui».

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«Nous voulons montrer aux parents qu'il y a violence, qu'il y  a  traumatisme, que tout geste de violence physique envers un enfant  peut  avoir des conséquences sur sa santé physique et psychologique», a   expliqué à l'AFP le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste à   Romainville (Seine-Saint-Denis) et coordinateur de la campagne.

Une «libération   d'hormones de stress»

Selon la fondation créée en 1977 par Anne-Aymone Giscard  d'Estaing,  qui avait lancé une première campagne sur ce thème en 2011,  «plus de  50% des parents commencent à frapper leur enfant avant l'âge de  deux  ans, persuadés par l'éducation qu'ils ont reçue que cela leur est  utile  et profitable».

Or, selon le Dr Lazimi, ces gestes «banalisés et tolérés par  la  société» sont «non seulement inefficaces, mais aussi néfastes pour la   santé de certains enfants». Leur répétition entraîne une «libération   d'hormones de stress, peur et incompréhension» chez l'enfant, et peut   selon lui «perturber le développement cérébral, l'affectivité, la   relation avec les parents, entraîner des pathologies et, avec l'avancée   en âge, une perte de confiance et d'estime de soi».

Proposition de loi déposée en 2010

La fondation se base sur des études réalisées à l'étranger,   notamment dans des pays anglo-saxons. Une étude de chercheurs canadiens,   publiée en juillet 2012 dans la revue américaine Pediatrics, affirmait   ainsi que les personnes qui ont reçu des fessées lorsqu'elles étaient   enfants ont plus de risques de souffrir d'affections mentales une fois   adultes, que ce soit des désordres comportementaux ou des problèmes   d'alcool ou de drogue.

Selon la fondation, «32 pays ont interdit par la loi les  violences  éducatives ordinaires en direction des enfants», mais pas la  France.  Une proposition de loi en ce sens avait été déposée en 2010 par   l'ex-députée UMP et pédiatre Edwige Antier, mais n'avait pas eu de suite.