La militante antiraciste Rokhaya Diallo visée par un appel au viol sur Twitter

SOCIETE Elle va porter plainte pour ne «pas laisser passer la symbolique du viol»...

20 Minutes avec AFP
— 
  									Rokhaya Diallo, éditorialiste, militante antiraciste et  activiste féministe.
Rokhaya Diallo, éditorialiste, militante antiraciste et activiste féministe. — IBO/SIPA

L'auteure et militante antiraciste Rokhaya Diallo, visée par un appel au viol sur Twitter, a déclaré lundi qu'elle allait porter plainte pour démasquer l'auteur du message. Elle a  reçu dans la nuit de vendredi à samedi un tweet d'un certain flnm93  (dont le compte est désormais fermé): «Il faut violer cette conne de  rokaya comme ça fini le racisme...» «Je reçois régulièrement des insultes racistes et je ne  réagis pas. Mais là, je ne peux pas laisser passer la symbolique du  viol, a-t-elle dit à l'AFP. Une barre est franchie.»

«Sentiment d'impunité sur les réseaux sociaux»

L'auteure de «Racisme mode d'emploi», qui est également  chroniqueuse radio et télé, a saisi un avocat, Me Kevin Grossmann, pour  qu'il formule une plainte. «Il est important de réagir pour couper court  au sentiment d'impunité sur les réseaux sociaux», a-t-elle expliqué. La jeune femme a cofondé en 2007 l'association «les  Indivisibles», qui organise notamment la cérémonie parodique des Y'a bon  awards pour dénoncer des propos racistes tenus dans l'espace public.

Les messages de soutien affluaient lundi sur son compte  Twitter, notamment du politologue Pascal Boniface ou du secrétaire  national du PCF Pierre Laurent. L'attaque contre Rokhaya Diallo  intervient alors qu'une élue italienne du parti anti-immigrés de la  Ligue du Nord a suscité l'indignation en appelant à violer la ministre  italo-congolaise de l'Intégration Cécile Kyenge.

Ce n'est pas la première fois qu'un internaute appelle au viol sur Twitter. En septembre 2011, un soir où Tristane Banon s’exprimait sur Canal+,  Maxime Valette avait suscité la polémique en tweetant «Tristane  la seule façon pour qu'elle la ferme c'est la violer». Le fondateur du site Vie de Merde s’était ensuite excusé en assurant que son tweet «était une «blague de mauvais goût», et avait été «mal interprété».