58% des Français favorables aux salles de consommation de drogue

20 Minutes avec AFP
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Une majorité de Français (58%) est favorable à l'ouverture de salles de consommation de drogue, selon une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), qui publie mardi son rapport annuel «Drogues et addictions, données essentielles».

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A la question «certains proposent de mettre des locaux et du matériel propre à disposition des consommateurs d'héroïne pour qu'ils puissent s'injecter hors de l'espace public, pour prévenir les risques d'overdose et limiter la propagation du sida. Êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout d'accord avec cette proposition ?», 58% des personnes interrogées se sont dit «tout à fait ou plutôt d'accord».

27% favorables en 2008

Cette interrogation, qui fait partie de l'Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (Eropp), était antérieure à l'annonce par le gouvernement début février de l'accord pour expérimenter une salle de consommation à moindre risque à Paris, près de la gare du Nord (Xe arrondissement).

En 2008, 27% des Français étaient favorables à cette mesure. Mais la formulation de la question était différente : «Pour prévenir les risques pour la santé, certains pensent qu'il faudrait mettre à disposition des consommateurs d'héroïne des locaux et du matériel spécial pour qu'ils puissent s'injecter leur propre drogue».

«Plus les Français saisissent le concept, moins ils en ont peur»

«C'est le score le plus haut jamais enregistré pour un sondage français sur les salles de consommation», ont salué ce mard iPierre Chappard, coordinateur du Réseau français de réduction des risques, et Jean-Pierre Couteron, addictologue, sur leur blog commun.

«Compte tenu du changement de formulation, le résultat de 2013 n'est pas directement comparable à celui de 2008, mais l'augmentation est telle qu'il est difficile de ne pas conclure à une plus forte adhésion des Français», insistent-ils, en remarquant que «l'outil ‘salle de consommation’ peut faire peur au premier abord, et plus cet outil est discuté, expliqué aux Français, plus ils en saisissent le concept, moins ils en ont peur».

L'enquête Eropp mesure l'opinion de la population française sur les psychotropes et sur les actions publiques qui y sont liées. Elle est publiée tous les trois ans depuis 1999. Elle a été menée par téléphone entre le 27 octobre et le 25 décembre, après d'un échantillon aléatoire de 2.500 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 75 ans.