Dominique Venner: Un historien, activiste et passionné d’armes à feu
FAITS DIVERS•Portrait de l'homme qui s’est suicidé dans Notre-Dame de Paris ce mardi après-midi...Matthieu Goar
Dominique Venner s’est-il donné la mort dans la cathédrale Notre-Dame de Paris pour protester contre le mariage pour tous? Pour le moment, les autorités policières n’ont pas précisé les motifs du suicide mais certains écrits de cet homme de 78 ans rendent cette hypothèse possible. «Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes», écrivait-il sur son blog quelques jours avant sa mort. Ce site a depuis été fermé.
La Manif pour tous se désolidarise
Frigide barjot et Béatrice Bourges, deux des opposantes les plus médiatiques au Mariage pour tous, ont affirmé à 20 minutes qu'elles n'avaient jamais rencontré cet homme. Si Marine Le Pen a évoqué un geste «éminnemment politique», Frigide Barjot, qui ne connaissait pas l'homme n'a pas voulu politiser ce geste. «Comme tout être humain, j’ai envie de prier pour l’âme de cet homme en tourmente, j’adresse mes condoléances à sa famille. Il se disait opposant mais il ne représentait que lui même ou tout du moins un petit groupe de néo païens et d’extrême droite qui a un problème avec l’homosexualité. Cela n’a rien à voir avec notre mouvement qui est apolitique, qui ne célèbre pas la mort mais la vie et la procréation dans la joie, la paix soociale. Nous rejetons toute forme de violence», a réagi Barjot contactée par 20 minutes.
>> Les responsables du Printemps français préfèrent pour le moment attendre de savoir les raisons de la mort de Dominique Venner pour réagir
Né en 1935, cet historien et polémiste, figure de l’extrême droite depuis les années 50 et passionné d’armes à feu, était paradoxalement un admirateur de Lénine et de Gramsci. Selon ce maurassien, ces figures de l’extrême gauche, qui avaient réussi à mobiliser les masses, devaient être des exemples pour les activistes d’extrême droite.
De l’Algérie française à la lutte contre «l’islamisation»
Car Venner n’envisageait son engagement politique que dans le combat. A son retour de la guerre d’Algérie en 1956, il avait participé à la mise à sac du siège du PC après la crise de Budapest, puis il avait passé dix-huit mois au quartier des détenus politiques de la prison de la Santé pour sa participation à la fondation de l’OAS.
Militant de Jeune Nation durant les années 50, puis fondateur du groupe Europe-Action dans les années 1960, c’est dans l’écrit que Venner avait marqué la culture de l’extrême droite. Entre deux livres sur les armes à feux, son travail sur l’Armée rouge (Histoire de l’Armée rouge) avait été salué par la critique. Il avait notamment reçu un prix de l’Académie française, mais d’autres ouvrages ont été plus polémiques. Par exemple son Histoire critique de la Résistance qui réhabilite le rôle de la droite nationaliste au sein de la Résistance (les «vichysto-résistants») lui a valu des critiques de certains intellectuels qui estimaient qu’il minimisait le rôle néfaste du Maréchal Pétain.
Ces dernières années, Dominique Venner s’était lancé dans un combat contre ce qu’il décrivait comme une «islamisation de l’Europe» et contre le mariage homosexuel. «Je viens d’écouter un blogueur algérien: "De toute façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et ils supprimeront cette loi". Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia (loi islamique)», écrivait-il dans un de ces derniers textes.
Sur cette vidéo, Dominique Venner présente la Nouvelle revue d’Histoire, une revue confidentielle et réactionnaire, qu’il avait créée en 2002: