Génériques: L'Autorité de la Concurrence sanctionne Sanofi de 40 millions d'euros pour dénigrement

SANTE Le groupe s'en est pris au Plavix, le quatrième médicament le plus vendu au monde...

20 Minutes avec AFP
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Le groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis est entré mercredi dans la course au rachat du plus grand laboratoire tchèque, Zentiva, en proposant une contre-offre le valorisant 1,65 milliard d'euros, soit une prime de 10,5% par rapport au prix proposé par le tchèque PPF.
Le groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis est entré mercredi dans la course au rachat du plus grand laboratoire tchèque, Zentiva, en proposant une contre-offre le valorisant 1,65 milliard d'euros, soit une prime de 10,5% par rapport au prix proposé par le tchèque PPF. — John Macdougall AFP/Archives

L'autorité de  la Concurrence a annoncé mardi avoir sanctionné le groupe pharmaceutique  Sanofi-Aventis à hauteur de 40,6 millions d'euros pour avoir dénigré  les génériques de Plavix, le quatrième médicament le plus vendu au  monde.

Le groupe pharmaceutique a «mis en place auprès des  professionnels de la santé (médecins et pharmaciens d'officine) une  stratégie de dénigrement à l'encontre des génériques de Plavix afin de  limiter leur entrée sur le marché et de favoriser ses propres produits»,  le princeps Plavix (anti-thrombotique), ainsi que son propre générique  Clopidogrel-Winthrop, indique l'autorité dans un communiqué.

L’autorité, avait été saisie par Teva Santé, 3ème fabricant de génériques en France, filiale de l'israélien Teva Pharmaceutical Industries, leader mondial des génériques.

La guerre date de juillet 2008

Après l'expiration en juillet 2008 en Europe du brevet qui protégeait ce «blockbuster», utilisé pour la prévention des récidives des maladies cardiovasculaires graves, Sanofi a mis en oeuvre une stratégie de communication dont l'objectif était «d'enrayer le processus de substitution générique», juge l'autorité.

Cette stratégie jouait à deux niveaux, «au stade de la prescription, en obtenant des médecins qu'ils apposent sur l'ordonnance la mention non substituable"», et au stade de la substitution elle même «en incitant à substituer Plavix par son propre générique», au détriment des génériques concurrents, explique-t-elle.

Il ressort de nombreux témoignages «que les visiteurs médicaux et délégués pharmaceutiques de Sanofi-Aventis ont diffusé à l'échelle nationale auprès des médecins et des pharmaciens un discours jetant le doute sur l'efficacité et l'innocuité des génériques concurrents de Plavix et laissant entendre que leur responsabilité pourrait être engagée en cas de problème médical», détaille l'autorité.