Front national: Marine Le Pen veut organiser la «destruction des cités»

M. Go. avec AFP
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Marine Le Pen et on père Jean-Marie Le Pen devant la statue de Jeanne d'Arc lors du traditionnel défilé du Front  national le 1er mai 2013, à Paris.
Marine Le Pen et on père Jean-Marie Le Pen devant la statue de Jeanne d'Arc lors du traditionnel défilé du Front national le 1er mai 2013, à Paris. — V. WARTNER / 20 MINUTES

Marine Le Pen a des idées sur l’urbanisme dans les quartiers difficiles. La présidente du Front national a proposé ce mardi à Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne) «d'organiser la destruction des cités» pour les remplacer par «un habitat de taille et d'esthétique traditionnelles».

«Il est impératif d'organiser (...) la destruction des cités construites dans les années 1955 à 1970 et leur remplacement par un habitat de taille et d'esthétique traditionnelles», a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse sur le thème du logement.

«La culture de la région»

Selon elle, le caractère traditionnel de ces nouveaux logements dépend de «la culture de la région». «Vous n'allez pas mettre une maison alsacienne en Bretagne, une maison bretonne en Provence et une maison provençale en Alsace», a-t-elle détaillé.

«Il y a des municipalités qui sont exigeantes, (...) qui déterminent en conseil municipal un cahier des charges qui permet de respecter (...) une unité esthétique dans les villes en fonction de l'architecture traditionnelle des régions françaises», a-t-elle poursuivi.

«En Seine-Saint-Denis, il y a moins de culture architecturale que dans d'autres régions», a cependant ajouté Marine Le Pen en réponse à une question sur l'architecture traditionnelle de ce département, le plus pauvre de France et qui concentre de nombreuses cités. «Mais on peut déjà éviter (...) de donner à la Seine-Saint-Denis une architecture traditionnelle de bétonnage, parce qu'en fait, c'est ça le problème», a-t-elle dit.

Le président de la Seine-Saint-Denis critique des «idées simplistes»

Le président du conseil  général de Seine-Saint-Denis a répliqué mardi soir à Marine Le Pen qui avait  estimé que dans ce département «il y a moins de culture architecturale  que dans d'autres régions», en lui lançant: «Non, l'histoire de  l'architecture ne s'est pas arrêtée aux huttes gauloises !»

«Comme à son habitude, Mme Le Pen répond à des questions  complexes par des idées simplistes», écrit Stéphane Troussel (PS) dans  un communiqué.

«En proposant de «détruire les cités» pour les remplacer par  un «habitat traditionnel», on atteint un niveau rare de bêtise,  d'incompétence et de violence», poursuit-il.

«Sans doute n'a-t-elle jamais entendu parler de Le Corbusier  ou de Niemeyer. Peut-être pourrions-nous résoudre aussi la question  énergétique en revenant au silex et au feu de boi»", ajoute l'élu  socialiste.