Prétendu compte en Suisse de Fabius: Demorand s'excuse auprès des lecteurs de «Libération»

MÉDIAS a une de lundi a engendré beaucoup de critiques...

M.P.
— 
Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération.
Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de Libération. — CHESNOT/SIPA

Le courrier des lecteurs a dû être assassin à Libération pour que trois jours après un article polémique sur un prétendu compte suisse de Laurent Fabius, Nicolas Demorand se fende d’un mot d’excuse auprès des lecteurs dans l’édition de ce jeudi. 

Lundi matin, le quotidien faisait état à la fois des rumeurs sur un prétendu compte en Suisse qui serait détenu par Laurent Fabius et révélait que Mediapart menait l’enquête, ce qui a provoqué de nombreuses réactions outrées du monde médiatico-politique. Même au sein de Libération, la une avait provoqué des remous et un communiqué de la Société civile des rédacteurs de Libération qui évoque «une faute déontologique grave».

Du bout des lèvres

Dans un premier temps, mardi, la direction de Libération est restée droite dans ses bottes, justifiant d’avoir relayé ces rumeurs car il s’agissait d’un «fait politique majeur». Mais ce jeudi, Nicolas Demorand a présenté ses «excuses les plus sincères» aux lecteurs, des excuses du bout des lèvres, sur la forme plus que sur le fond, toutefois. «Il est possible de répondre à ces critiques, exprimées à l’extérieur du journal et au cours de vifs débats internes à la rédaction. Mais l’essentiel est ailleurs: l’édition du 8 avril a creusé un écart entre l’intention journalistique de départ et la réception, par une partie du public, de notre travail», écrit le directeur de la publication et de la rédaction de Libération.

Et d’ajouter: «Je suis aussi comptable des réactions que suscite le journal une fois qu'il circule dans l'espace public et des erreurs dont j'assume par définition la responsabilité. Que les lecteurs de Libération ayant été choqués par l'édition du 8 avril reçoivent ici mes excuses les plus sincères».