Transports: Le low-cost cartonne
TRANSPORTS Crise oblige, la SNCF et Air France se sont converties...
Le voyage du futur sera low-cost ou ne sera pas. Alors que la SNCF lançait mardi ses TGV à bas coûts sous la marque Ouigo, elle se félicitait d'avoir vendu en ligne 200.000 billets depuis le 19 février. Un succès qui n'est pas surprenant pour Bertrand Le Moigne, consultant chez Sia Partners. «Cela correspond à une attente de la clientèle, notamment les jeunes et les familles au budget serré», explique l'expert qui va même jusqu'à mettre en garde contre un «risque de cannibalisation» de l'offre classique.
«Les premières analyses montrent que notre clientèle, familiale, ne voyageait pas par le train mais plutôt par la route, se rassure Tanguy Roumegoux, directeur commercial d'Ouigo. On fait le même constat que dans l'aérien: sans cette tarification, les clients n'auraient pas forcément voyagé.»
Dans l'aérien, justement, le low-cost n'est plus l'apanage des compagnies à bas coûts. Air France cible de plus en plus le portefeuille des passagers. Depuis le 6 février, la compagnie propose – «avec succès», dit-elle – des «offres mini» sur 58 destinations. Des prix cassés soumis à certaines conditions, comme le paiement pour disposer de bagages en soute.
«Le prix prime sur les services»
«60% des clients des court et moyen-courriers sont à la recherche d'opportunités commerciales. Pour eux, le prix prime sur les services», justifie la compagnie qui propose ces tarifs réduits sur des liaisons «à haut potentiel». C'est-à-dire celles où la clientèle loisirs est importante et le taux de remplissage pas optimal. Même logique pour la compagnie régionale Hop ! qu'a lancée Air France dimanche et qui propose sur 136 destinations une gamme de prix bas. «Au regard de la crise économique et de la concurrence multimodale, nous avions des avions moins remplis, reconnaît le PDG Lionel Guérin. Nos clients se tournaient vers d'autres modes de transport.» Le low-cost a réponse à tout.
Familles
En proposant les billets à 5 euros pour les moins de 12 ans, Ouigo cible les publics pour lesquels le TGV est prohibitif. 45% des clients ont au moins un enfant.