Sur la route du crime: Vingt-sept ans après, le tueur au visage grêlé court toujours
FAITS DIVERS Il est l'auteur de cinq viols et trois meurtres...
C’est la plus vieille affaire instruite par la brigade criminelle de Paris. Depuis son premier meurtre, il y a vingt-sept ans, le «tueur au visage grêlé» court toujours et sera l’une des attractions de l’exposition «Sur la route du crime» qui s’ouvre vendredi dans la capitale.
Au total, ce sont six viols et meurtres qui seront commis par cet homme entre 1986 et 1994, avant qu’il ne s’évanouisse définitivement dans la nature, malgré de nombreux indices: un mode opératoire (il se fait passer pour un policier), un portrait-robot (peau du visage grêlée d’où son surnom, cheveux raides et brun, grande taille, environ 1,85 m, larges épaules, mains épaisses), des empreintes digitales ainsi que son ADN.
Deux premiers viols et meurtres en 1986
S’il pourrait être impliqué dans des dizaines d’autres crimes, son premier forfait connu a lieu en avril 1986. Dans le 13e arrondissement de Paris, une petite fille de 8 ans est violée et laissée pour morte, rapporte Le Parisien qui faisait un retour sur l’affaire à l’occasion d’un nouvel appel à témoins lancé il y a dix ans.
Mais c’est son deuxième crime, le viol et le meurtre d’une fillette de 11 ans dans une cave du 19e arrondissement, qui va véritablement lancer l’affaire qui sera immédiatement rapprochée de la première. Le tueur au visage grêlé va ensuite patienter un an avant de refaire parler de lui. En avril 1987, il séquestre dans un appartement du 4e arrondissement un mécanicien aéronautique de 38 ans et sa jeune fille au pair allemande de 20 ans. «Ils ont été ligotés, brûlés à la cigarette puis étranglés», indique Le Parisien.
Plus rien depuis 1994
Six mois plus tard, en octobre, il s’en prend de nouveau à une jeune fille: Marianne, 14 ans, est agressée sexuellement chez elle dans le 14e arrondissement. Puis plus rien jusqu’en 1994 et l’enlèvement et le viol d’une petite fille de 11 ans à Mitry-Mory (Seine-et-Marne) qui sera retrouvée à Saclay (Essonne). Ce sera son dernier forfait connu, plus aucun signe d’activité criminelle impliquant son empreinte génétique n’ayant été relevée depuis, mais les autorités n’ont cessé de le rechercher, relançant l’enquête à plusieurs reprises, notamment à partir de 1996 lorsque toutes ses affaires sont enfin liées entre elles grâce à son ADN.
Contacté par 20 Minutes, l’écrivain et criminologue Stéphane Bourgoin indique notamment qu’un enquêteur retraité continue de mener des investigations. L’une des particularités du tueur au visage grêlé, selon Stéphane Bourgoin, c’est «le degré de violence qui diminue au fil des agressions». L’homme, qui aurait une cinquantaine d’années aujourd’hui, est peut-être mort ou à l’étranger, mais les policiers «sont persuadés qu’il ne s’est pas arrêté de lui-même», selon Le Parisien.