Mali: «Si l'armée française était témoin d'exactions, on interviendrait pour les faire cesser»

MONDE Les militaires français affirment n'avoir pour le moment «aucune indication» d'exactions de l’armée malienne...

Anne-Laëtitia Béraud
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French troops in two armored personnel carriers drive through Mali's capital Bamako on the road to Mopti Tuesday Jan. 15, 2013. French forces led an all-night aerial bombing campaign Tuesday to wrest control of a small Malian town from armed Islamist extremists who seized the area, including its strategic military camp. A a convoy of 40 to 50 trucks carrying French troops crossed into Mali from Ivory Coast as France prepares for a possible land assault. Several thousand soldiers from the nations neighboring Mali are also expected to begin arriving in coming days. (AP Photo/Jerome Delay)/XJD114/546739146594/1301152026
French troops in two armored personnel carriers drive through Mali's capital Bamako on the road to Mopti Tuesday Jan. 15, 2013. French forces led an all-night aerial bombing campaign Tuesday to wrest control of a small Malian town from armed Islamist extremists who seized the area, including its strategic military camp. A a convoy of 40 to 50 trucks carrying French troops crossed into Mali from Ivory Coast as France prepares for a possible land assault. Several thousand soldiers from the nations neighboring Mali are also expected to begin arriving in coming days. (AP Photo/Jerome Delay)/XJD114/546739146594/1301152026 — Jerome Delay/AP/SIPA

Treize jours après le début du déploiement au Mali, l’armée française n’a pas, ce mercredi, «d’indication» concernant de possibles exactions perpétrées par l’armée malienne, mais reconnaît «ne pas être capable de tout voir et tout savoir».

C’est ce qu’a déclaré le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’Etat-major des armées (EMA), alors que la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a accusé ce même jour des soldats de l'armée malienne d'avoir perpétré «une série d'exécutions sommaires» dans l'ouest et le centre du pays. 

«Des consignes permanentes»

Selon la FIDH, au moins onze personnes ont été exécutées dans un camp militaire de l’armée malienne à Sévaré, une localité à 650 kilomètres de la capitale de Bamako.

«Concernant l’armée française, à ce stade, je n’ai aucune indication qui permette de confirmer ces informations», a déclaré le porte-parole de l’Etat-major des armées, chargé de la communication des opérations. «Si on était témoin de telles actions, on interviendrait pour faire les cesser», a précisé le colonel Thierry Burkhard, insistant sur les «consignes permanentes» données aux soldats qui verraient des exactions. 

Immensité de la «zone d’action»

«Tout le monde oublie la dimension de la zone d’action (…), la zone où l’on agit actuellement au Mali. C’est en gros une fois et demi la France, avec (…) environ 450 hommes déployés sur le terrain. On peut comprendre que l’on ne soit pas capable de tout voir et tout savoir», a néanmoins souligné le porte-parole.

Selon l’EMA, 2.300 soldats français sont déployés au Mali. Les effectifs et du matériel continuent d’arriver au Mali. Cette intervention a coûté en douze jours environ «30 millions d'euros», a déclaré ce mercredi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.