Il se filme à 200km/h avant de provoquer un accident mortel

A Nantes, Guillaume Frouin
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Illustration police nationale au volant.
Illustration police nationale au volant. — Vincent Wartner/20 Minutes

On en sait un peu plus sur la terrible collision qui a coûté la vie à trois personnes, vendredi soir, à Sainte-Pazanne. L’automobiliste de 24 ans à l’origine de l’accident disposait en effet «d’un système de vidéo embarquée, tel que ceux utilisés par exemple dans le cadre de certains sports extrêmes, et dont on peut parfois retrouver les images sur les sites Internet», a indiqué ce lundi la préfecture de Loire-Atlantique.

Ce militaire du Régiment d’infanterie Chars et marine (RICM) de Poitiers (Vienne) se serait ainsi filmé à 140 et 200 km/h, peu avant la collision, alors qu’il roulait sur une départementale limitée à 90 km/h. Seul dans son véhicule, il est décédé samedi soir des suites de ses blessures, alors qu’il était hospitalisé. L’automobiliste de 75 ans qu’il a percuté était toujours ce lundi «très gravement blessé», selon le parquet de Nantes, tandis que son épouse de 72 ans et sa belle-mère de 91 ans ont été tuées sur le coup. Tous trois rentraient d’une réunion de famille.

Des «folies pas si rares que ça»

Le résultat des analyses toxicologiques devrait lui être connu «dans les prochains jours», selon le parquet. La préfecture, elle, n’a pas attendu pour adresser un «message de prévention» aux automobilistes qui voudraient immortaliser leurs grands excès de vitesse. «Si le but de ces caméras est de faire des images spectaculaires, elles doivent se faire sur un circuit privé», insiste Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet.

«Ces folies ne sont pas si rares que ça», estime pour sa part Claude Chabot, président de la Ligue contre la violence routière en Loire-Atlantique. «On les retrouve surtout chez les automobilistes et motards des grandes agglomérations, où il y a des voies express et des axes propices aux runs du samedi soir.»

Sur Youtube, les vidéos de cadrans de vitesse sont en effet légion. Mais peuvent tomber sous le coup de la loi, rappelle-t-on à la Prévention routière. «En février 2012, dans les Deux-Sèvres, un chauffard a été condamné à un an de prison ferme pour “mise en danger de la vie d’autrui”, après avoir filmé son excès de vitesse», rappelle Régis Béranger, directeur de l’association en Loire-Atlantique. «Depuis, cela fait jurisprudence.»