Euthanasie: Six mois pour trancher sur la fin de vie
SANTE Le rapport Sicard rendu mardi à l'Elysée refuse une légalisation de l'euthanasie...
Un rapport qui ne va pas simplifier la tâche du gouvernement. Le Pr Sicard a rendu mardi ses propositions sur la fin de vie. «Nous avons labouré le terrain pour le président», a commenté Didier Sicard. Le texte ne tranche pas franchement sur la question du suicide assisté, qui consiste pour un malade à mettre fin à ses jours en prenant un médicament prescrit par un médecin. «Nous ne recommandons pas l'assistance au suicide pour une maladie incurable», indique ainsi le Pr Sicard, qui estime que si le gouvernement décide de la légaliser, l'Etat devra «prendre toutes ses responsabilités et non déléguer à quelque association que ce soit la responsabilité de l'acte».
En revanche, sur l'euthanasie, le rapport se montre plus ferme en prenant partie contre cet acte jugé radical, «qui interrompt soudainement et prématurément la vie».
Les associations déçues
Mais pour répondre à la souffrance du malade en phase terminale qui souhaite mourir, le rapport recommande, dans le sillage de la loi Leonetti, «que la médecine puisse lui apporter une sédation» permettant de l'endormir jusqu'à ce que la mort survienne. Le rapport recommande aussi une meilleure application de la loi Leonetti et le développement des soins palliatifs, y compris à domicile. Des propositions jugées bien tièdes par Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité : «La piste sur le suicide assisté est renvoyée aux calendes grecques. Et notre souhait de voir inscrire dans une loi l'accès universel aux soins palliatifs et l'autorisation de l'euthanasie active n'a pas été suivi.» Seul point positif du rapport selon lui : la proposition de créer un fichier national des directives anticipées, via lequel les patients pourraient inscrire leurs volontés. Reste à François Hollande de décider s'il veut engager une vraie réforme de société sur ce sujet ou s'il souhaite juste améliorer la loi Leonetti. La réponse devrait venir vite, puisque le projet de loi sur la fin de vie sera présenté en juin à l'Assemblée.