Affaire Merah: Les propos «barbares» de sa soeur Souad font polémique

TERRORISME Les condamnations des propos de Souad Merah, qui se dit «fière» de son frère Mohamed, se multiplient depuis leur diffusion dimanche soir...

N. Bg. avec AFP
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Deux parents de victimes de Mohamed Merah ont dénoncé mardi sur Canal + les propos «barbares» de sa soeur Souad Merah en demandant «à la justice d'aller plus loin sur les commanditaires» de cette série d'assassinats. Filmée en caméra cachée mais apparemment consciente d'être enregistrée, elle affirme dans un document diffusé dimanche soir par M6 être «fière» de son frère Mohamed.

Albert Chennouf, le père du caporal Abel Chennouf, tué par Mohamed Merah, a dit qu'il «vit très mal les propos barbares» de Souad Merah qui sont «une torture supplémentaire» et demandé à la justice «d'aller plus loin sur les commanditaires» des assassinats perpétrés par Mohamed Merah. De son côté, la mère d'Iman Ibn Ziaten, le premier militaire tué par  Mohamed Merah, a affirmé que «tous les membres de la famille Merah sont  fautifs» et demandé «que la justice fasse son travail».

Des propos au «caractère hystérique, délirant, parano»

Albert Chennouf a toutefois rendu hommage à Abdelghani Merah, frère aîné de Mohamed Merah, qui critique sévèrement sa famille dans un livre à paraître mercredi. Albert Chennouf a expliqué que le frère aîné de Mohamed Merah lui avait présenté ses excuses par lettre. Abdelghani Merah, selon lequel son frère Mohamed «est le fruit d'une éducation de haine et de racisme», a quant à lui affirmé mardi sur RTL qu'il était «menacé par sa famille».



Abdelghani Merah : "J'espère que mon témoignage... par rtl-fr

Autre réaction aux propos de Souad Merah diffusés sur M6 dimancher soir: le recteur de la Grande mosquée de Paris Dalil Boubakeur, qui a  condamné mardi sur Europe 1 les «délires verbaux» de la soeur du tueur  au scooter et ses propos au «caractère hystérique, délirant, parano». Côté politique, Jean-François Copé a dénoncé lundi les «propos ignobles» de Souad Merah et Manuel Valls les a condamnés «avec la plus grande fermeté».

«Bien que tenues dans le cadre d’une conversation privée, ces paroles ne peuvent qu’être perçues comme une apologie du terrorisme et de l’antisémitisme et une provocation à la haine religieuse et raciale. Elles expriment et propagent une idéologie primaire et violente, caractéristique d’une dérive de nature sectaire, contraire aux Valeurs fondamentales de la République» a estimé lundi le ministre de l'Intérieur. Le même jour, le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour «apologie du terrorisme».